
Dans un rapport dévoilé mardi, Greenpeace affirme que les gros véhicules 4x4 "tirent les émissions de gaz à effet de serre vers le haut". Parmi les plus gros pollueurs, Volkswagen qui arrive en tête, devant Renault-Nissan, Toyota et General Motors.
À l'occasion de l'ouverture du salon automobile de Francfort, mardi 10 septembre, Greenpeace a publié un rapport pour dénoncer la pollution de l'air engendrée par les gros véhicules 4x4 (SUV). À cette occasion, une vingtaine de militants a gonflé à l'arrière d'un 4X4 un ballon noir géant avec l'inscription "CO2". "Une révolution des transports sans les tueurs de climat", pouvait-on lire sur des affiches.
"Au total, les 12 constructeurs qui ont été passés au crible pour ce rapport sont responsables de 4,8 gigatonnes d'émissions carbone", a expliqué Greenpeace dans un communiqué diffusé mardi matin. Près d'un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre : c'est, selon une étude de Greenpeace, le bilan carbone 2018 de l'industrie automobile.
"Nous demandons à cette industrie d'être responsable devant l'Histoire"
"L'industrie automobile n'a toujours pas compris la crise du climat. Au lieu de célébrer ici les SUV gourmands en carburants, les constructeurs doivent en finir avec ces chars d'assaut urbains et arrêter les moteurs à combustion", a déclaré à l'AFP Benjamin Stephan, militant de l'ONG.
Les plus gros constructeurs sont logiquement les plus gros pollueurs : Volkswagen arrive en tête des émissions, devant Renault-Nissan, Toyota, General Motors et Hyundai-Kia. À eux cinq, ils représentent 55 % des émissions carbone de la filière, selon Greenpeace. "Nous demandons à cette industrie de changer radicalement, ou d'être responsable devant l'Histoire", déclare l'ONG.
L'industrie automobile, sous pression des régulateurs européens, a engagé un virage vers la mobilité électrique, visible à Francfort, avec un grand nombre de nouveaux modèles électriques ou hybrides (essence-électrique). Des sommes importantes sont également investies pour améliorer la consommation des moteurs thermiques.
Mais, aux yeux de Greenpeace, "l'amélioration de l'efficacité de l'essence et des véhicules hybrides ne sont plus des solutions suffisantes à la crise climatique. Au contraire, ils retardent les changements fondamentaux nécessaires, et la progression actuelle des ventes de SUV (4x4 urbains, NDLR) est une menace de plus pour notre climat".
Avec AFP