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Les États-Unis ont émis vendredi un mandat de saisie visant le pétrolier iranien Grace 1, qui avait été arraisonné le 4 juillet au large de Gibraltar. Le navire n'a pour l'instant pas quitté les eaux de ce territoire britannique.

Les États-Unis ont annoncé, vendredi 16 août, avoir émis un mandat pour saisir le navire Grace 1, un pétrolier iranien arraisonné à Gibraltar, au lendemain d'une décision de justice de ce territoire britannique de laisser repartir ce tanker, immobilisé début juillet. Une décision susceptible de raviver les tensions déjà fortes entre Washington et Téhéran.

Arraisonné le 4 juillet, le navire était soupçonné par les autorités de Gibraltar de transporter 2,1 millions de barils de pétrole iranien jusqu'en Syrie, pays frappé par un embargo de l'Union européenne, ce que l'Iran a démenti à plusieurs reprises.

"La destination du pétrolier n'était pas la Syrie"

Le gouvernement de Gibraltar a affirmé jeudi avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie ces barils, et la Cour suprême de ce petit territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne a levé l'immobilisation du navire.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a toutefois affirmé vendredi que son pays n'avait pas fait une telle promesse. "L'Iran n'a donné aucune garantie concernant le fait que le Grace   1 n'irait pas en Syrie", a-t-il déclaré, cité par un site de la chaîne de télévision d'État, Irib. "La destination du pétrolier n'était pas la Syrie   […] et même si c'était le cas, cela n'est l'affaire de personne."

"Notre pétrolier illégalement saisi a été relâché. Cette victoire, obtenue sans leur donner de concessions, est le résultat d'une diplomatie puissante et d'une volonté forte de se battre pour les droits de la nation", a assuré sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Ali Rabiei.

Changement de nom

Le navire Grace   1 a changé de position vendredi   16   août, mais il se trouve toujours dans les eaux de ce territoire britannique. Des préparatifs sont en cours pour permettre au navire de lever l'ancre, mais il est "peu probable" qu'il puisse le faire avant dimanche, a indiqué une source proche du dossier au quotidien Gibraltar Chronicle.

De son côté, le vice-directeur des Ports iraniens et de l'Organisation maritime, Jalil Eslami, a annoncé vendredi que le navire allait partir en Méditerranée sous pavillon iranien, et non plus panaméen.

"Conformément à la demande de son propriétaire, le Grace   1 partira en mer Méditerranée après avoir changé de pavillon pour celui de la République islamique d'Iran et avoir été renommé Adrian Darya pour le voyage", a indiqué Jalil Eslami, dont les propos ont été retransmis par la télévision iranienne. "Le navire était d'origine russe et   […] transportait deux millions de barils de pétrole iranien", a-t-il ajouté, sans préciser la destination finale du pétrolier.

Des tensions ravivées

La saisie du pétrolier par Gibraltar et la marine britannique a provoqué une importante crise diplomatique entre Téhéran et Londres, ainsi que des mesures de représailles de l'Iran qui a arraisonné depuis trois autres pétroliers, dont un battant pavillon britannique le 19   juillet.

L'arraisonnement du navire est également intervenu sur fond de fortes tensions entre Téhéran et les États-Unis, alliés de la Grande-Bretagne, après des sabotages et attaques de navires dans le Golfe et la destruction d'un drone américain par Téhéran.

Avec AFP et Reuters