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Alimentation, agriculture... Les pistes du Giec pour sauver la planète

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a présenté, jeudi, un rapport sur les effets de l'agriculture et la déforestation sur le climat. Ils préconisent notamment de réduire la consommation de viande.

Nourrir 10 milliards d’êtres humains tout en préservant la planète : c'est possible, répond le groupe d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (Giec), dans son nouveau rapport rendu public jeudi 8 août à Genève. Mais pour atteindre cet objectif, cela implique de changer en profondeur la gestion des terres, la production agricole et l'alimentation.

Cette analyse scientifique, la plus complète à ce jour sur le sujet et résumée en une soixantaine de pages, préconise notamment un changement en profondeur l'exploitation des terres et une modification de nos habitudes alimentaires, comme une baisse de notre consommation de viande. À défaut, la sécurité alimentaire, la santé et la biodiversité seront menacés.

"Retarder le passage à l'action pourrait avoir pour conséquence des effets irréversibles sur certains écosystèmes, avec à long terme le risque de conduire à une augmentation considérable des émissions (de gaz à effet de serre) qui accélérerait le réchauffement climatique", écrivent les experts.

Selon le rapport, l'expansion de l'agriculture et de la déforestation ont entraîné une hausse des émissions de gaz à effet de serre, une perte d'écosystèmes et une baisse de la biodiversité. Plus de 70 % des terres émergées et non recouvertes par les glaces sont exploitées par l'homme et environ un quart de cette surface est dégradée par son activité.

Alimentation, agriculture... Les pistes du Giec pour sauver la planète

Les scientifiques du Giec insistent sur la menace posée par la désertification et la nécessité de lutter contre ce phénomène, en adoptant une exploitation des sols résiliente.

Un rapport en vue de la COP-25

Entre 2007 et 2016, l'agriculture, l'exploitation forestière et d'autres activités liées à l'utilisation de la terre ont représenté quelque 23 % des émissions nets de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine. En y ajoutant les industries de transformation des aliments, cette part monte à 37 %.

"C'est un enchaînement désastreux: des terres limitées, une population humaine en expansion, le tout enveloppé dans la couverture suffocante de l'urgence climatique", estime Dave Reay, professeur spécialisé dans les techniques de gestion du carbone à l'université d'Edimbourg.

Le rapport du GIEC publié jeudi s'inscrit dans la préparation de la prochaine conférence sur le changement climatique qui se tiendra en décembre au Chili. La COP-25 est censée aboutir sur des moyens d'appliquer l'accord de Paris sur le climat de décembre 2015.