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La canicule de juillet a été renforcée par le réchauffement climatique

La canicule qui a frappé l'Europe en juillet aurait été "extrêmement improbable" sans le changement climatique imputable aux activités humaines, estiment des scientifiques dans une étude publiée vendredi.

Sans surprise, le réchauffement climatique a renforcé la canicule survenue en Europe au mois de juillet. Sans le changement climatique imputable aux activités humaines, les températures enregistrées dans l'Europe de l'Ouest fin juillet auraient été "environ 1,5°à 3°C moins élevées", estiment des chercheurs du réseau World Weather Attribution, dont les calculs ont été publiés vendredi 2 août.

Des records de température ont été battus dans plusieurs pays lors de cette vague de chaleur brève mais intense : 42,6°C à Paris et à Lingen, en Allemagne, 41,8°C à Begijnendijk, dans le nord de la Belgique, et 40,4°C dans le sud des Pays-Bas. Des températures inédites ont également été atteintes au Royaume-Uni, avec 38,7°C à Cambridge.

Une probabilité "multipliée par dix"

Les scientifiques ont pris comme référence les trois jours consécutifs les plus chauds lors de cet épisode caniculaire. Pour la France, en combinant différents modèles, les scientifiques estiment que "la probabilité qu'un tel événement se produise a été multipliée par au moins dix", selon leur rapport.

"Un tel événement aurait eu une probabilité extrêmement faible de se produire" sans le changement climatique en France, souligne encore cette étude. Concernant la canicule qui avait frappé l'Hexagone fin juin, les scientifiques avaient déjà calculé que celle-ci avait été rendue "au moins cinq fois plus probable" que si l'Homme n'avait pas altéré le climat.

Des chiffres attendus début août

Les chiffres de surmortalité pour l'épisode caniculaire du mois de juin sont attendus début août. Ceux pour la vague de chaleur de fin juillet devraient être rendus publics vers la rentrée.

Ces deux dernières canicules ont aussi perturbé les transports ferroviaires, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni à cause de feux de broussailles le long de voies ou de dommages causés aux infrastructures par l'extrême chaleur.

La chaleur renforce aussi le problème de sécheresse et les risques de départ de feu de forêt ou de chaume. En France, par exemple, 79 départements sont concernés par des restrictions d'eau.

Des vagues de chaleur appelées à se multiplier

Ces vagues de chaleur sont appelées à se multiplier et à s'intensifier sous l'effet du réchauffement climatique. Au cours des 2 000 dernières années, les températures mondiales n'avaient jamais augmenté aussi rapidement, selon des données publiées fin juillet dans deux études distinctes dans les revues Nature et Nature Geoscience.

Juin 2019 a d'ailleurs été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, notamment en raison de la canicule exceptionnelle en Europe. Juillet pourrait être du même acabit et battre le record de juillet 2016, selon des données provisoires du service européen Copernicus sur le changement climatique et de l'Organisation météorologique mondiale.

Avec AFP