Les Gardiens de la révolution islamique en Iran ont affirmé jeudi détenir un tanker étranger qu'ils accusent de se livrer à de la contrebande de pétrole dans le Golfe persique.
La bataille navale se poursuit. L'Iran a annoncé, jeudi 18 juillet, détenir "un tanker étranger" et son équipage soupçonnés de se livrer à de la "contrebande" de carburant dans le Golfe, après une succession d'incidents impliquant des pétroliers dans cette région sous haute tension depuis plus de deux mois.
Le navire-citerne a été arraisonné le 14 juillet "au sud de l'île (iranienne) de Larak", parfois aussi appelée Lark, dans le détroit d'Ormuz, ont indiqué les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, sans préciser le nom du bateau ou son pavillon.
Cette annonce survient deux jours après une mise en garde du guide suprême iranien, Ali Khamenei, qui a annoncé que son pays répondrait "au moment et à l'endroit opportuns" à l'interception, le 4 juillet, d'un pétrolier iranien par les autorités britanniques, au large de Gibraltar.
"Ce bateau d'une capacité de 2 millions de barils et avec 12 membres d'équipage avait mis le cap pour livrer du carburant de contrebande (chargé à partir) de bateaux iraniens", indique Sepahnews, le site Internet officiel des Gardiens de la révolution. Le dossier du bateau saisi a été confié à la justice.
Les Gardiens n'ont pas précisé si le bateau saisi est le même que celui auquel les autorités iraniennes ont dit mardi avoir porté assistance après qu'il eut "rencontré un problème technique" dans le Golfe.
Un pétrolier battant pavillon panaméen entré dans les eaux iraniennes le 14 juillet
Ce jour-là, l'organisation TankerTrackers, spécialisée dans le suivi des chargements de pétrole, a indiqué qu'un pétrolier battant pavillon panaméen, le Riah, habitué à faire des allers-retours à travers le détroit d'Ormuz pour ravitailler d'autres navires, était entré dans les eaux iraniennes le 14 juillet.
Selon TankerTrackers, le signal du système automatique d'identification du tanker s'était interrompu à ce moment-là, et la dernière position connue du Riah était au large de l'île de Qeshm, à moins de 6 milles nautiques à l'ouest de Larak.
La région du Golfe et du détroit d'Ormuz, par où transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète, se retrouve au cœur de vives tensions géopolitiques depuis plus de deux mois, sur fond de bras de fer entre l'Iran et les États-Unis.
Ceux-ci ont renforcé leur présence militaire dans la région sur la base de "menaces" présumées iraniennes contre des intérêts américains qui n'ont jamais été clairement explicitées.
Alors que Washington cherche à former une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le Golfe, le chef du commandement central américain, Kenneth McKenzie, s'est engagé jeudi à agir "énergiquement" pour assurer la sécurité du transport maritime dans le Golfe, lors d'une visite sur une base aérienne près de Ryad, la capitale d'Arabie saoudite, pays rival de l'Iran dans la région.
Avec AFP