Dans la presse, ce mardi 4 juin, l’épineuse question du sort judiciaire des ex-combattants de lÉtat islamique en Irak et en Syrie. Le trentième anniversaire de la répression des manifestations de Tiananmen en Chine. Et la visite haute en couleur de Donald Trump au Royaume-Uni.
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Dans la presse, ce matin, le trentième anniversaire de la répression des manifestations de Tiananmen, un événement passé sous silence en Chine.
L’amnésie entretenue par le régime n’a pas empêché cette répression de marquer profondément l’armée populaire de libération, d’après The South China Morning Post – qui affirme que les militaires chinois sont toujours «hantés» par la tragédie de la place Tiananmen. «Après le bain de sang, raconte le journal de Hong Kong, qui dit avoir recueilli les témoignages en ce sens de deux ex-officiers de l’APL, les militaires ont tenté de minimiser la répression en (suggérant) que le mouvement étudiant pro-démocratique devait être présenté non pas comme une «rébellion contre-révolutionnaire», mais comme le syndrome d’une «crise politique»» - un choix sémantique qui reflèterait en réalité «l’anxiété et la honte de nombreux officiers» face à une «décision fatidique» qui aurait «terni la réputation et l’héritage de l’armée chinoise».
Trente ans après, The Global Times évoque un «incident» qui aurait «immunisé» la société chinoise «contre toute forme de trouble politique futur». A en croire le quotidien officiel chinois, les autorités auraient sciemment mis de côté les événements du 4 juin 1989 «pour aider le pays à laisser cette ombre derrière lui, éviter les querelles et aider tous les Chinois à se tourner vers l’avenir». «Les discussions des Occidentaux sur ce qui s’est passé ne signifient pas qu’ils se préoccupent sincèrement des droits de l’Homme, mais constituent surtout un instrument diplomatique pour défier la Chine», soutient le journal, dont l’analyse ne fait toutefois pas l’unanimité en Chine. Chen Wei, elle, avait manifesté lorsqu’elle était étudiante à Guangzhou, dans le sud du pays, et commémore depuis, chaque année, l’anniversaire de la répression en faisant une grève de la faim de 24h - une journée remplie à la fois de tristesse et de culpabilité, selon Chen, qui exprime auprès du Guardian son désarroi au sujet de ses camarades de lutte disparus. «C’est comme si ce qui s’était passé ces 20 ou 30 années (était) insignifiant», «nous n’avons pas permis à leurs âmes de reposer en paix, nous avons échoué à leur rendre justice», regrette-t-elle.
Dans la presse, également, le débat sur le sort des ex-combattants français de l'organisation Etat islamique. En une semaine, 11 d’entre eux ont été condamnés à mort par le tribunal antiterroriste de Bagdad. La Croix fait état de l’inquiétude des défenseurs des droits de l’Homme, sur le «manque d’équité de ces procès» - des inquiétudes confortées, notamment, par les observateurs locaux, dont le sociologue Adel Bakawan, du Centre de sociologie de l’Irak, qui explique que la justice irakienne «a toujours fonctionné selon la commande», c’est «une justice politisée», et qu’elle applique aujourd’hui «un système de vengeance». En France, l’avocat Martin Pradel, qui défend avec son confrère William Bourdon les deux Françaises Melina Boughedir et Djamila Boutoutaou, condamnées, elles, à la prison à vie, dit s’être heurté à la crainte de ses confrères irakiens face à de possibles représailles, lorsqu’il a fallu trouver un partenaire en Irak. «J’ai finalement trouvé un avocat qui a accepté, à condition de ne pas prendre la parole en public, pour se protéger», témoigne-t-il, en assurant que «les juges ne sont pas mieux lotis». Une situation qui l’a conduit à signer, hier, une tribune publiée hier sur le site de nos confrères de France Info dénonçant l’«immense déshonneur» auquel s’exposerait la France en prenant le risque de faire condamner à mort ses ressortissants.
Hier, des experts d’une douzaine de pays occidentaux se sont réunis en Suède pour réfléchir à la création d’une cour spéciale pour les ex-djihadistes. D’après Le Temps, ces experts cherchent une «alternative» à la justice pratiquée par les tribunaux irakiens – une justice jugée effectivement «expéditive», mais dont les défauts ne seraient pas moindres que ceux d’une «justice sélective», le fait que les crimes commis par le groupe Etat islamique ne sont qu’une partie des atrocités qui se sont déroulées (et continuent de se produire) dans la région, y compris par le régime de Bachar El-Assad. «Il y a un lustre déjà, rappelle le quotidien suisse, une soixantaine de pays avaient tenté de porter le dossier auprès de la Cour pénale internationale. Mais la Russie, alliée du régime syrien, ainsi que la Chine, avaient mis leur veto à cette éventualité. «En faisant le tri parmi les victimes, vous n’aidez pas à la réconciliation, mais vous préparez le conflit de demain», a notamment mis en garde Nadim Houry, de l’ONG Human Rights Watch.
Pas question de se dire à demain, sans jeter un cil au Daily Express, qui se délecte, comme l’ensemble de ses camarades de la presse tabloïd, de la visite, en ce moment, de Donald Trump au Royaume-Uni. Le président américain a été reçu hier dans le saint des saints, Buckingham Palace, par la reine Elizabeth II, avec laquelle il aurait trinqué à la fin des « entraves » européennes, d’après le journal, qui fait état de la promesse de Donald Trump de conclure tout un tas de «grands accords commerciaux» avec le Royaume-Uni, une fois le Brexit entré en vigueur…
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