
Au lendemain d'un match nul au Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre des membres du régime vénézuélien alors que la Russie a renouvelé son soutien au président Nicolas Maduro.
Les États-Unis et la Russie ont mis en scène, vendredi 1er mars, leur bras de fer autour de la crise auVenezuela, avec de nouvelles sanctions américaines contre des membres du régime de Nicolas Maduro et l'annonce russe d'un soutien accru au dirigeant socialiste.
Cette bataille diplomatique intervient au lendemain du rejet de deux projets de résolution présentés tour à tour par Washington et Moscou au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Trésor américain a infligé des sanctions financières à six hauts responsables des services de sécurité, dont quatre généraux fidèles à Nicolas Maduro, que Washington qualifie désormais d'"ancien président illégitime".
Le commandant de la Garde nationale, Richard Lopez Vargas, et le commissaire en chef, Jose Dominguez Ramirez, sont notamment mis en cause pour entrave à la livraison de l'aide humanitaire que les États-Unis tentent de faire parvenir au camp du président autoproclamé Juan Guaido.
“Nous sanctionnons des membres des forces de sécurité de Maduro en réponse à la répression violente, aux morts tragiques, et au gaspillage incalculable de nourriture et de médicaments destinés au Vénézuéliens malades et affamés", a affirmé vendredi Steven Mnuchin, secrétaire américain du Trésor.
Les États-Unis évoquent cinq morts et 285 blessés lors de violents incidents, notamment aux frontières vénézuéliennes, lorsqu'une opération d'acheminement de cette aide a été bloquée la semaine dernière par les forces de sécurité.
Washington a également retiré leurs visas à une douzaine de figures dirigeantes et leurs familles.
"Solidarité" de Vladimir Poutine
De son côté, le chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, a reçu vendredi à Moscou la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez. Il a assuré qu'elle pouvait compter sur la "solidarité" de Vladimir Poutine face à "un assaut frontal et une ingérence sans vergogne" des pays occidentaux.
Caracas voit dans le soutien des États-Unis à Juan Guaido un prétexte à une intervention armée américaine pour déloger Nicolas Maduro.
"La Russie va continuer d'aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l'octroi d'aide humanitaire légitime", a précisé Sergeï Lavrov. Il a mis en avant "des livraisons massives de blé" et dit examiner "une liste supplémentaire de médicaments" demandés par Caracas après l'envoi d'un "premier lot de 7,5 tonnes".
"Tout ce dont a besoin le Venezuela, la Russie l'a. Le Venezuela peut de son côté donner du pétrole, dont a besoin la Russie", a répondu par la suite Delcy Rodriguez, annonçant le transfert, de Lisbonne à Moscou, d'un bureau du groupe pétrolier public PDVSA, pilier de l'économie vénézuélienne et cible de sanctions américaines.
Avec AFP et Reuters