
Le conseil d'administration de Renault a validé, jeudi, les nominations de Jean-Dominique Senard comme président du groupe français et Thierry Bolloré comme directeur général, peu après la démission de Carlos Ghosn.
L'après-Carlos Ghosn se met en place. Jean-Dominique Senard, ancien patron de Michelin, a été nommé président de Renault, tandis que Thierry Bolloré a été confirmé au poste de directeur général par le conseil d'administration du constructeur, jeudi 24 janvier.
La nouvelle direction bicéphale doit permettre de tourner la page Carlos Ghosn, toujours derrière les barreaux au Japon et qui avait démissionné quelques heures plus tôt. Jean-Dominique Senard sera également chargé de piloter l'alliance avec Nissan pour le compte de Renault.
Conception sociale
Le nouvel homme fort de la marque au losange s'est dit "très honoré" de sa nomination et s'est fixé comme objectif prioritaire de "ramener la sérénité" au sein de l'alliance. Il a annoncé qu'il était impatient de rencontrer les dirigeants de Nissan afin de réflechir à une nouvelle gouvernance de l'ensemble.
À près de 66 ans, Jean-Dominique Senard faisait figure de favori pour succéder à Carlos Ghosn depuis plusieurs semaines. Il aurait notamment séduit le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui apprécie sa conception sociale de la gouvernance d'entreprise, d'après l'AFP.
L'ancien patron de Michelin a aussi pour lui d'avoir été souvent dépeint dans la presse comme l'"anti-Ghosn" qui mène un train de vie très loin du bling-bling affiché par l'ex-patron de Renault. À l'heure où la direction de Renault veut trouver un terrain d'entente avec Nissan pour sortir de la crise, c'est une qualité qui risque de peser lourd, tant les Japonais ont critiqué le niveau des dépenses personnelles de Carlos Ghosn.