À trois jours du scrutin, l'opposition centriste emmenée par Yukio Hatoyama a le vent en poupe. Un sondage publié dans le quotidien Asahi lui promet un score écrasant. De 30 % à 40 % des électeurs restent, toutefois, indécis...
REUTERS - Le Parti démocrate, principale formation de l’opposition japonaise, l’emporterait largement aux élections législatives de dimanche, selon un sondage publié jeudi.
D’après l’étude publiée par le quotidien Asahi, le Parti démocrate de Yukio Hatoyama pourrait même obtenir une majorité des deux tiers à la Chambre des représentants, la chambre basse du Parlement où siègent 480 élus.
Pareille victoire mettrait un terme à 54 années de règne quasi ininterrompu du Parti libéral démocrate (PLD). Elle sortirait aussi le Japon de l’actuelle situation de blocage au Parlement, dont l’opposition contrôle déjà le Sénat.
Le journal précise cependant qu’à trois jours du scrutin, les indécis représentent encore 30 à 40% de l’électorat.
De précédents sondages ont d’ores et déjà dessiné une victoire des démocrates contre le Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre sortant, Taro Aso. Depuis sa création, en 1955, le PLD a exercé le pouvoir sans discontinuer, à l’exception de dix mois.
Les politologues soulignent que la tendance qui se profile est plus dû à un rejet du PLD, marqué par une série de scandales et de revirements politiques, qu’à une adhésion au programme du Parti démocrate.
« Plutôt qu’un soutien aux politiques des démocrates, le principal facteur réside dans l’évaluation négative des performance du PLD », note Kazuhisa Kawakami, qui enseigne la science politique à l’université Meiji Gakuin.
Sondeurs et politologues jugent improbable que le parti au pouvoir puisse sauver sa majorité par un ralliement in extremis des indécis.
« Nous ne sommes pas dans une situation qui verrait les électeurs indécis se précipiter pour voter PLD, puisqu’ils nourrissent des sentiments négatifs à l’égard de M. Aso et de son parti », poursuit Kawakami.
Dans les rangs de l’actuelle opposition, les dirigeants ont multiplié les mises en garde contre le risque de l’autosatisfaction.
Yukio Hatoyama, auquel le poste de Premier ministre semble de plus en plus promis, a tenté pour sa part de rassurer les électeurs que pourrait inquiéter un tel raz-de-marée.
« Si nous prenons le pouvoir, a-t-il dit mercredi lors d’un meeting dans l’ouest du Japon, nous formerons naturellement un gouvernement qui prendra en compte vos sentiments. Nous ne déciderons pas de force en recourant à la loi des nombres, donc, s’il vous plaît, ne vous inquiétez pas.