
Philippe Gildas est décédé des suites d'un cancer, après une hospitalisation de sept semaines. L'ancien journaliste et animateur a notamment brillé sur Canal+ et à Europe 1.
C'était l'une des figures de Canal+ et d'Europe 1 : le journaliste et animateur français Philippe Gildas est décédé dans la nuit de samedi à dimanche 28 octobre à l'âge de 82 ans. L'information, d'abord publiée par Europe 1, a été confirmée à l'Agence France Presse (AFP) par l'animateur Antoine de Caunes, l'un de ses proches.
Comme le rapporte Europe 1, Philippe Gildas était hospitalisé dans le 15ème arrondissement de Paris depuis sept semaines pour un cancer. L'animateur était particulièrement apprécié dans la station, où il était arrivé en 1974 pour présenter la matinale. En 1981, il remplace Etienne Mougeotte, limogé, en tant que chef de l'antenne. En 1984, il lance le Top 50, une émission qui présente les 50 albums ou singles les plus vendus en France.
L'âme de Nulle part ailleurs
En 1985, Philippe Gildas participe à l'aventure Canal+. Rapidement à l'antenne, notamment aux commandes du JT de 20h, il lance l'émission "Nulle part ailleurs", l'une des premières émissions en clair de la chaîne. Il présentera ce show, qui a notamment mis en lumière les Nuls, Karl Zéro ou Antoine de Caunes, jusqu'en 1997. Il cède alors son fauteuil de présentateur à Guillaume Durand et anime d'autres émissions pour Canal+.
En parallèle, Philippe Gildas crée la société de production Ellipse, qui produit notamment le jeu "Pyramide" et la série d'animation "Les Aventures de Tintin". Après avoir pris, un temps, les rênes d'i-TELE, il lance en 2007 la chaîne Vivolta, dédiée aux seniors, son dernier poste.
Un des inventeurs de la matinale radio
Philippe Gildas est né Leprêtre le 12 novembre 1935 à Auray, dans le Morbihan. Ce fils de notaire, aîné d'une fratrie de sept garçons, gardera de son enfance une mentalité de chef d'équipe qui marquera toute sa vie professionnelle.
À la fin des années 50, étudiant en lettres classiques à la Sorbonne, le "petit" (1m65) comprend qu'il n'est pas fait pour le professorat et s'oriente vers le journalisme sur les conseils de Jean Yanne, Breton comme lui. Il entre comme secrétaire de rédaction au journal "Combat", puis à "Radio Luxembourg", l'ancêtre de RTL.
Encore sous les drapeaux, il doit choisir dans l'urgence un pseudonyme un soir où il prend l'antenne pour boucher un trou. Ce sera "Gildas", le prénom de son fils aîné. Il y crée la matinale, cette tranche d'informations qui doit accompagner l'auditeur de son réveil à son travail, dont il sera un des piliers, à RTL puis Europe 1.
Un regret : ne pas avoir été reporter
En 1969, il suit à l'ORTF Pierre Desgraupes pour monter la rédaction de la première chaîne. Il y présente le journal télévisé, "grand-messe" dont il contribue à fixer les règles en tant que rédacteur en chef.
Grand collectionneur de guides de voyage et bavard impénitent, Philippe Gildas affichait un regret : ne pas avoir été reporter.
Son décès a fait réagir sur Twitter, où Nagui ou d'internautes anonymes ont salué son talent.
C’est avec une profonde tristesse que j’apprends le départ de Philippe Gildas. Tellement brillant, intelligent, précurseur, généreux, c’est un grand monsieur qui s’en va. Pensées à toute sa famille et ses nombreux amis. #PhilippeGildas #respect
Nagui (@Nagui) October 28, 2018On entend encore son éclat de rire aux pitreries de De Caunes Philippe Gildas. On était impressionné par sa simplicité, celle des grands monsieurs élégants. Que de bons moments offerts au public
Renaud Pila (@renaudpila) October 28, 2018