Un journal libanais pro-Assad a affirmé, mardi, qu'une délégation américaine s'est rendue en juin, en Syrie, pour rencontrer des responsables des services de sécurité du gouvernement. Ce qui serait une première depuis 2011.
La rencontre remonte à près de trois mois mais elle a été rendue publique mardi 28 août. Selon le journal libanais Al-Akhbar, favorable au Hezbollah, soutien de Bachar al-Assad, une délégation américaine, composée de responsables de la sécurité et des renseignements, s'est rendue en juin à Damas, où elle a été reçue par le chef des services de sécurité syriens.
Le journal libanais Al-Akhbar, rapporte que la délégation américaine a rencontré pendant quatre heures le chef de la sécurité syrienne, Ali Mamlouk, près de l'aéroport international de Damas.
Interrogé sur ces informations, deux hauts responsables américains des renseignements, qui se sont exprimés sous le couvert de l'anonymat, ont confirmé qu'il y avait un "dialogue en cours avec des membres du régime Assad" sur les moyens de chasser de Syrie le groupe jihadiste État islamique. Ce dialogue porte aussi sur les armes chimiques de Damas et sur le sort du journaliste américain Austin Tice, qui, pour les autorités américaines, est détenu par Damas ou ses alliés. Le gouvernement syrien n'a pas réagi à ces informations.
Retrait complet des forces américaines
Toujours selon le journal Al-Akhbar, les Américains ont exigé le retrait des forces iraniennes du sud de la Syrie et réclamé des informations sur des "groupes terroristes", dont des jihadistes étrangers. Ils ont demandé aussi à ce que les États-Unis puissent jouer un rôle dans le secteur pétrolier dans l'est de la Syrie.
Ali Mamlouk a déclaré que Damas ne coopérerait pas avec Washington dans le domaine de la sécurité tant que les Américains ne normaliseraient pas leurs relations avec la Syrie, et a exigé un retrait complet des forces américaines présentes sur le sol syrien, écrit Al-Akhbar.
Une source proche de l'alliance régionale pro-Assad a déclaré à Reuters que la majeure partie des informations divulguées sur ces contacts par Al-Akhbar étaient justes. Peu de responsables américains se sont rendus à Damas depuis 2011, année du début de la contestation anti-Assad qui a débouché sur un conflit civil.
En novembre, un responsable régional proche de Damas avait indiqué qu'un haut responsable américain avait rencontré Ali Mamlouk dans la capitale syrienne.
Avec AFP