
Visé par un mandat d'arrêt du pouvoir vénézuélien, l'opposant Julio Borges, réfugié en Colombie, s'est dit mercredi "en sécurité". Il a réaffirmé ne pas croire à l'"attentat" aux drones explosifs dont le président Maduro s'est dit victime.
Accusé par le président Nicolas Maduro d'être derrière une tentative d'"attentat", l'ex-président du Parlement du Venezuela Julio Borges a dit mercredi 8 août se sentir "en sécurité" en Colombie. "Je suis reconnaissant. Ce qui s'est passé n'existe pas politiquement ni légalement", a-t-il déclaré à l'AFP.
Il faisait référence à la procédure de levée d'immunité parlementaire et au mandat d'arrêt décidé quelques heures auparavant dans son pays. La Cour suprême a en effet ordonné "l'arrestation immédiate du député" pour tentative de meurtre à l'encontre de Nicolas Maduro, selon un communiqué du tribunal.
Julio Borges a réaffirmé ne pas croire à un "attentat" aux drones explosifs dont le président vénézuélien affirme avoir été victime samedi dans des circonstances encore floues. "Il n'y a pas eu d'attentat. Cela a été inventé par le gouvernement. C'est un rideau de fumée créé pour menacer, réprimer", a déclaré cet avocat de 48 ans, chef du parti Primero Justicia (La Justice d'abord).
"Il invente tous les jours des complots"
Il a dénoncé l'arrestation mardi d'un autre député d'opposition, Juan Requesens, détenu dans un lieu non dévoilé par les autorités. "La seule chose qui reste [à ce gouvernement] c'est la brutalité et la répression. C'est la seule chose qu'il ait. Il invente tous les jours des complots : cette fois un attentat pour cacher la réalité de la sévère crise que traverse le Venezuela", a souligné Julio Borges. Mais tout cela donne "plus de force pour continuer cette lutte et nous sommes certains qu'avec toutes les crises que Maduro a créées, le Venezuela va vers un dénouement", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
À l'origine de sanctions internationales imposées contre le Venezuela, Julio Borges se trouve en exil depuis février, lorsqu'a échoué, en République dominicaine, un dialogue avec le gouvernement qui portait sur la date de l'élection présidentielle.
Nicolas Maduro a accusé l'ex-président colombien Juan Manuel Santos d'être derrière "l'attentat" de samedi, aidé de fonds en provenance des États-Unis qui, comme d'autres pays occidentaux, ne reconnaissent pas l'élection présidentielle anticipée du 20 mai remportée par Nicolas Maduro.
Nikki Haley en appelle aux pays de la région
L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU Nikki Haley, en visite en Colombie, a de son côté demandé mercredi aux pays de la région de condamner plus énergiquement la politique menée au Venezuela par le président Nicolas Maduro et de lui dire de quitter le pouvoir.
"Nous avons besoin que chaque chef d'État de la région s'exprime" sur la situation au Venezuela, a déclaré Nikki Haley. "C'est le moment pour les pays de la région qui sont confrontés aux migrations, qui souffrent des migrations de condamner Maduro et de lui dire qu'il est temps pour lui de partir", a-t-elle ajouté.
RT @USUN: Thousands of people escape Venezuela every day, walking hours in the heat over this bridge, simply to get a meal or medicine for their families. Due to the corrupt Maduro regime, Colombia is now home to a million Venezuelans on any given day. #MaduroMustGo pic.twitter.com/J8Tc65O3s7
Nikki Haley (@nikkihaley) 8 août 2018Avec AFP et Reuters