Un document diffusé en interne aux équipes de modération de Facebook prouve que le réseau social considère désormais comme lourds de sens, dans certains contextes, certains emojis. Même non-associés à du texte.
Le célèbre adage "une image vaut mille mots" sied parfait aux emojis, tant ces petits dessins sont aujourd'hui répandus dans nos conversations électroniques. Facebook semble en avoir bien pris conscience, d'après un document interne obtenu par le site Motherboard. Le réseau social aurait rédigé un "guide" à usage de ses modérateurs, sous forme de tableau, afin que ces derniers soient en mesure de déterminer si leur emploi, dans certains contextes, viole les conditions d'utilisation de la plateforme.
Intitulé "How to action on Emojis" ("Comment réagir face aux emojis"), la note interne classe les petits pictogrammes dans différentes catégories : soutien, harcèlement, contexte sexuel, orientation sexuelle, etc... Facebook associe ensuite à chacun d'entre eux un abus en particulier, et éventuellement des précisions sur leur usage, parfois cryptique, comme c'est le cas par exemple pour les emojis couronne, piéton ou encore dollar, associés à de la sollicitation sexuelle. "Comme toujours, le contexte est clé", écrit Facebook.
Certains sont en revanche plutôt explicites : le couteau ou la bombe sont logiquement rangés dans "attaques", l'aubergine et la pêche – officiellement considérés par Facebook comme des symboles sexuels – dans "contenu sexuel", quand, dans "discours haineux", on retrouvede nombreux animaux, synonymes de déshumanisation ou de racisme pur. On apprendra enfin que la firme de Menlo Park place considère que l'émoji crotte, malgré son visage sympathique, a toute sa place dans la catégorie "harcèlement". Selon le contexte, encore une fois.
Il est bien précisé que ce tableau est à utiliser à titre indicatif, et surtout, qu'il n'a rien d'exhaustif. Néanmoins, son existence a le mérite de prouver que le réseau social tente de s'adapter aux nouveaux usages, notamment dans sa politique de modération. En février dernier, une étude menée par YoungMinds et The Children’s Society mettait en lumière l'impact négatif des réseaux sociaux sur les jeunes, quelques mois seulement après qu'un ancien dirigeant du site l'a qualifié de "destructeur pour la société".
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