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Vague de condamnations contre les propos "antisémites" de Mahmoud Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est attiré mercredi les condamnations des Israéliens, des Américains et des Européens pour des propos largement considérés comme antisémites.

Des responsables américains, israéliens et européens ont condamné, mercredi 2 mai, des propos du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a suggéré lundi que le rôle social des juifs, dans le secteur bancaire notamment, et non pas l'antisémitisme, était à l'origine de l’hostilité et des massacres passés.

"Apparemment, un négationniste reste un négationniste", a tweeté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. "Il est temps que [l'antisémitisme] disparaisse", a-t-il ajouté en parlant de Mahmoud Abbas.

The Palestinian president again recited the most contemptible anti-Semitic canards. Apparently the Holocaust denier is still a Holocaust denier. I call on the international community to condemn his severe anti-Semitism; the time has come for it to pass from the world.

  Benjamin Netanyahu (@netanyahu) 2 mai 2018

Pour l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, lui-même juif, le président palestinien est "tombé plus bas que jamais".

"Propos très alarmants"

"Du XIe siècle jusqu'à l'Holocauste qui s'est produit en Allemagne, les juifs vivant en Europe de l'Ouest et de l'Est ont été la cible de massacres tous les 10 ou 15 ans. Mais pourquoi est-ce arrivé ? Ils [les juifs] disent : 'Parce que nous sommes juifs'", a déclaré Mahmoud Abbas devant les centaines de délégués du Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Il a ensuite cité "trois livres" écrits par des juifs comme preuves du fait que "l'hostilité contre les juifs n'est pas due à leur religion, mais plutôt à leur fonction sociale", en précisant qu'il voulait dire "leurs fonctions sociales liées aux banques et aux [prêts avec] intérêts".

"De la façon la plus grossière, il prétend que les juifs d'Europe ont été persécutés et massacrés non pas parce qu'ils étaient juifs, mais parce qu'ils pratiquaient le prêt à intérêts", a affirmé Benjamin Netanyahou, appelant "la communauté internationale à condamner cet antisémitisme".

L'envoyé des États-Unis pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt, a qualifié les propos de Mahmoud Abbas de "très regrettables, très alarmants et terriblement décourageants". Il a appelé sur Twitter à leur "condamnation inconditionnelle par tous".

L'UE condamne des propos "inacceptables"

À Bruxelles, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), qui dépend de Federica Mogherini, haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a jugé "inacceptables" les déclarations du président de l'Autorité palestinienne.

"Une telle rhétorique ne fera que servir les intérêts de ceux qui ne veulent pas d'une solution à deux États, que le président Abbas a pourtant toujours défendue", a déclaré le SEAE dans un communiqué. "L'antisémitisme n'est pas seulement une menace pour les juifs, mais une menace fondamentale pour nos sociétés ouvertes et libérales. L'Union européenne reste déterminée à combattre toute forme d'antisémitisme et toute tentative d'excuser, de justifier ou de banaliser grossièrement l'Holocauste", conclut le SEAE.

Avec AFP et Reuters