L'intersyndicale CGT-Unsa-CFDT-SUD de la SNCF a décidé "collectivement de suspendre" sa participation à la concertation avec la ministre des Transports Élisabeth Borne et va demander à être reçue par le Premier ministre Édouard Philippe.
Après l’annonce la veille du projet de filialisation du fret de la SNCF et celle de la date de la fin du recrutement au statut prévue pour 2020, l'intersyndicale CGT-Unsa-CFDT-SUD de la SNCF s’est réunie jeudi 19 avril. Ils ont décidé "collectivement de suspendre" leur participation à la concertation avec la ministre des Transports, Élisabeth Borne et vont envoyer un courrier au Premier ministre Édouard Philippe pour être reçus.
L’intersyndicale a par ailleurs confirmé la poursuite de la grève de deux jours sur cinq. Le taux de grévistes à la SNCF a légèrement augmenté jeudi, passant à 22,73% contre 19,84% mercredi, selon les chiffres communiqués par la direction au huitième jour de mobilisation organisée à l'appel des quatre syndicats représentatifs.
Rebond du taux de grévistes
La participation avait jusqu'à présent tendance à s'éroder depuis le 3 avril, premier jour de ce mouvement intermittent contre le projet de transformation de la compagnie ferroviaire. Mais le taux est reparti à la hausse jeudi pour la plupart des métiers, notamment les conducteurs (66,4 % contre 60 % mercredi), les contrôleurs (60,9 % contre 50,6 %) et les aiguilleurs (30,2 % contre 23,4 %).
Le trafic reste fortement perturbé, avec un TGV en circulation sur trois, deux Transiliens et deux TER sur cinq et un Intercités sur quatre.
Cette nouvelle journée de grève coïncide avec la mobilisation interprofessionnelle planifiée par la CGT, qui tente de donner corps à la "convergence des luttes" entre retraités, fonctionnaires, étudiants et salariés du privé.
À Marseille, plusieurs centaines de cheminots CGT ont pris la tête du cortège avec feux de Bengale et cornes de brume. Au-delà de la SNCF, "on défend le service public en général et les conditions de travail de tous les salariés. C'est pour ça qu'on a tout le monde dans la rue, même les étudiants viennent nous rejoindre", s'est félicité Rémi Hours, l'un de leurs représentants.
Les cheminots s'opposent au projet de réforme de la SNCF du gouvernement, qui prévoit l'ouverture à la concurrence, la transformation de l'entreprise en société anonyme à capitaux publics et la fin du statut des cheminots pour les nouveaux embauchés.
Avec AFP et Reuters