Un responsable des gardiens de la révolution appelle à "punir" les candidats réformateurs à la présidentielle Mir Hossein Moussavi (photo) et Mehdi Karoubi ainsi que l'ex-président Khatami pour leur rôle dans la contestation post-électorale.
AFP - Un haut responsable des Gardiens de la révolution a appelé dimanche à "juger et punir" l'ancien président réformateur Mohammad Khatami et les deux candidats de l'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, pour leur rôle dans la contestation post-électorale.
Yadwollah Javani, chef du bureau politique de cette force d'élite du régime, a déclaré qu'un complot en vue de faire une "révolution de velours" contre la République islamique avait été fomenté en Iran.
"Quel est le rôle de Khatami, Moussavi et Karoubi (...) dans ce coup d'Etat ? S'ils en sont les instigateurs, et c'est le cas, les responsables de la justice et de la sécurité doivent les arrêter, les juger et les punir pour éteindre les feux de ce complot", affirme M. Javani dans un article publié dans Sobhe Sadegh l'hebdomadaire du bureau politique des Gardiens de la révolution.
Un autre responsable militaire a également demandé des mesures contre "les chefs du complot".
"Les citoyens, mais aussi les éléments vendus (aux étrangers, ndlr) et les instigateurs de ce complot, attendent de voir comment (le pouvoir) agira contre les dirigeants de ce complot et les chefs du coup d'Etat", a déclaré selon l'agence officielle Irna le général Massoud Jazayeri, adjoint du chef de l'état-major chargé des questions culturelles et de la propagande.
"Il est évident que le jugement des principaux instigateurs des troubles récents aura un rôle déterminant pour neutraliser les éventuels complots à l'avenir", a-t-il ajouté.
MM. Khatami, Moussavi et Karoubi ont demandé l'annulation du scrutin du 12 juin, qui a vu la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, en dénonçant des fraudes.
M. Jazayeri a aussi souhaité "plus de contrôle sur les ambassades" au lendemain du procès de la jeune française Clotilde Reiss et de deux employés locaux des ambassades britannique et française.
Au cours de ce procès, l'Iranien Hossein Rassam, analyste politique à l'ambassade de Grande-Bretagne, a été officiellement accusé d'espionnage.
Candidats battus à la présidentielle, MM. Karoubi et Moussavi réclament toujours l'annulation du scrutin pour fraude et de nouvelles élections.
Mercredi, jour où M. Ahmadinajad a prêté serment pour un nouveau mandat, M. Moussavi a affirmé que les arrestations de manifestants n'empêcheraient pas la poursuite de la contestation.
Prédécesseur d'Ahmadinejad, l'ex-président réformateur Khatami a lui notamment fait entendre sa voix le 2 août, au lendemain de la première audience du Tribunal révolutionnaire de Téhéran chargé de juger certains acteurs de la contestation, en qualifiant leurs procès de "mise en scène".