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France : des médias adoptent leur propre système de comptage des manifestants

Un collectif d'une vingtaine de médias français va tester pour la première fois, à l'occasion des manifestations du 22 mars, une nouvelle méthode pour effectuer un décompte précis du nombre de participants.

Les "selon la police" et "selon les syndicats" lors des manifestations sont-ils sur le point de disparaître ? Pour sortir de cette paire de chiffres traditionnelle, un collectif d'une vingtaine de médias français (dont Le Monde, l'AFP, Le Parisien ou encore la chaîne Franceinfo) va utiliser un nouveau dispositif de décompte des participants lors des manifestations du jeudi 22 mars, à l'appel des fonctionnaires et à l'initiative de ceux de la SNCF.

"Le projet consiste à mettre en place un mode de comptage indépendant lors de grandes manifestations à Paris ou en région afin d'être le plus proche possible de la réalité", a expliqué l'AFP mardi 20 mars dans un communiqué.

Cette méthode s'appuie sur des capteurs installés en hauteur tout au long de deux parcours parisiens, qui vont être suivis par les cheminots. La technologie, développée par l'institut d'étude d'opinion Occurrence, repose sur des lasers qui permettent de comptabiliser chaque personne qui passe devant deux capteurs installés de part et d'autre du parcours.

En parallèle, des "microcomptages humains" seront effectués. Des vidéos d'une trentaine de secondes sont filmées durant un défilé et un décompte à la main est ensuite effectué à partir des images afin d'affiner les résultats transmis par les capteurs.

Plus proches des chiffres de la police

Le dispositif a déjà été testé plusieurs fois par Occurence, qui travaille sur son efficacité depuis le début des années 2000. Les décomptes effectués jusqu'à présent tendent à s'approcher davantage des chiffres de la police plutôt que de ceux des syndicats, indique La Croix, membre du collectif. Ainsi, en 2007, l'institut de sondages d'opinion décompte 40 000 manifestants lors d'un défilé pour la défense du service public, contre 60 000 participants avancés par les syndicats et 30 000 par la police.

Le collectif des médias a déjà fait, de son côté, un "test à blanc" lors de la manifestation du 16 novembre contre la politique d'Emmanuel Macron. Le disposifit avait alors estimé la participation à 8 250 manifestants. Un chiffre bien inférieur à celui des syndicats, qui assuraient que 40 000 personnes avaient défilé.