logo

"La forme de l'eau" de Guillermo del Toro remporte l'Oscar du meilleur film

Le conte fantastique "La Forme de l'eau", du réalisateur Guillermo del Toro, a remporté dimanche soir l'Oscar du meilleur film à Hollywood. La cérémonie a été marquée par quelques touches politiques et références au mouvement #MeToo.

La fable fantastique "La Forme de l’eau" a remporté dimanche 4 mars l’Oscar du meilleur film à Hollywood. Son réalisateur, Guillermo del Toro, a également reçu une statuette, tout comme le Français Alexandre Desplat pour la meilleure musique (c'est le duxième Oscar pour le compositeur français). Les décors ont également été récompensés. Le film, qui parfait favori de la cérémonie, raconte l'histoire d'amour fantastique entre une femme de ménage muette et une créature amphibienne.

#TheShapeofWater wins Best Original Score #Oscars pic.twitter.com/LrKAA73iAS

  ABC Network (@ABCNetwork) 5 mars 2018

La statuette du meilleur acteur est allée à Gary Oldman pour son interprétation de Winston Churchill au début de la Seconde Guerre mondiale, dans "Les heures sombres".

Frances McDormand a elle remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour "3 Billboards, Les panneaux de la vengeance", du Britannique Martin McDonagh. C'est le deuxième Oscar pour l'actrice après celui de "Fargo", en 1997.

L'Oscar du meilleur second rôle masculin est revenu à Sam Rockwell pour son rôle dans le même film, tandis qu'Allison Janney a remporté l’Oscar du second rôle féminin, le premier de sa carrière, pour "Moi, Tonya".

Le cinéma doit "montrer l'exemple"

Ces Oscars étaient les premiers depuis les révélations sur Harvey Weinstein, le producteur déchu accusé d'avoir harcelé ou agressé sexuellement une centaine de femmes dont des stars comme Gwyneth Paltrow et Salma Hayek, présente au Dolby Theatre.

Dans son discours introductif, le présentateur Jimmy Kimmel a ironisé sur la statue de l'Oscar, "qui garde ses mains là où on peut les voir, il ne dit rien d'insultant et n'a pas de pénis, (...), on a besoin de plus d'hommes comme ça à Hollywood". Il a ajouté que le cinéma doit "montrer l'exemple" en matière de harcèlement et d'égalité entre hommes et femmes au travail.

Pique au président Trump, sa passion des tweets et sa politique anti-immigration, Jimmy Kimmel a évoqué la "superbe Lupita Nyong'o. Elle est née au Mexique et a été élevée au Kenya. Et voilà l'avalanche de tweets qui va commencer depuis les toilettes présidentielles". La comédienne oscarisée pour "Twelve Years a Slave" et à l'affiche du block-buster "Black Panther" a quant à elle déclaré sur scène, allusion aux jeunes sans-papiers surnommés les "dreamers" ou "rêveurs" : "Nous sommes des rêveurs qui rêvions un jour de travailler dans le cinéma" et "les rêves sont la fondation d'Hollywood et de l’Amérique."

Pas de couac cette année

En lançant la soirée, Jimmy Kimmel avait aussi raillé le fiasco de l'an dernier, quand l'Oscar du meilleur film avait été annoncé par erreur à "La la land", au lieu de "Moonlight" : "Cette année si vous entendez votre nom ne vous levez pas trop vite, prenez quelques minutes." L'erreur avait été causée par une mauvaise enveloppe donnée par un employé distrait aux présentateurs Faye Dunaway et Warren Beatty. L'Académie a mis en place des garde-fous pour éviter une nouvelle erreur. Choix audacieux : Beatty et Dunaway ont cette année encore remis la statuette du meilleur film.

Parmi les autres récompenses notables, la star du basket-ball Kobe Bryant a été primée pour le court-métrage d'animation "Dear Basketball" qu'il a co-créé. Remerciant sa femme et ses enfants, cette récompense fait grincer les dents les avocats de la lutte contre les violences sexuelles car le champion a été poursuivi pour viol, des accusations qui se sont soldées par un accord à l'amiable.

Déception en revanche pour la réalisatrice française Agnès Varda, pionnière de la Nouvelle Vague : l'Oscar du meilleur documentaire est allé à "Icarus", un film dénonçant le dopage des sportifs russes, et non à son film coréalisé avec JR "Visages, villages".

Avec AFP