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Le président Cyril Ramaphosa promet de lutter contre la corruption en Afrique du Sud

Au lendemain de la démission de Jacob Zuma, le Parlement sud-africain a élu jeudi sans surprise Cyril Ramaphosa pour lui succéder à la présidence du pays. Sa tâche s'annonce difficile.

Le Parlement a élu, jeudi 15 février, Cyril Ramaphosa, président de la République d'Afrique du Sud. Le chef du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), a été désigné sans surprise au lendemain de la démission du très controversé Jacob Zuma, poussé vers la sortie par son propre parti.

"Les problèmes de corruption, les problèmes liés à la nécessité de redresser les entreprises publiques (...) font partie de nos priorités, ce sont des problèmes auxquels nous allons nous atteler", a aussitôt déclaré Cyril Ramaphosa devant les députés, "je travaillerai très dur pour essayer de ne pas décevoir le peuple sud-africain". Le nouveau chef de l'État doit prononcer dès vendredi soir (18 h en France) devant les députés son premier et très attendu discours sur l'état de la nation.

Au terme d'une longue bataille avec Cyril Ramaphosa, Jacob Zuma a finalement rendu les armes mercredi soir, sous la menace imminente d'une motion de défiance déposée par son parti. "C'est la fin d'une période où la plus haute fonction du pays a été détournée en vue d'un pillage généralisé des coffres du pays", s'est réjouie la fondation Nelson Mandela.

Les marchés financiers ont également salué le départ de Jacob Zuma. L'élection de Cyril Ramaphosa "marque la fin d'une période d'incertitudes politique et économique qui a considérablement pesé sur la croissance de l'Afrique du Sud", a résumé l'économiste Raymond Parsons, de la Northwest University.

Le président Cyril Ramaphosa promet de lutter contre la corruption en Afrique du Sud

Route longue et difficile

L’opposition a aussi applaudi des deux mains l'annonce du départ de Jacob Zuma. "Toute la nation a été victime depuis plus de dix ans d'un délinquant et d'un imposteur (...), il va rejoindre les poubelles de l'histoire", a raillé Julius Malema, le chef des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale). Mais il a aussitôt averti qu'il surveillerait de "très près" les nouveaux maîtres du pays. "Zuma est parti, maintenant je vais m'occuper d'eux", a-t-il lancé.

"Nous n'avons pas un problème avec Jacob Zuma, nous un problème avec l'ANC", a renchéri le chef de l'Alliance démocratique (DA), Mmusi Maimane devant les députés, appelant une nouvelle fois à la dissolution du Parlement et à des élections anticipées "pour un vrai renouveau" du pays.

Ces dernières semaines, Cyril Ramaphosa a promis de tourner rapidement la page Zuma, assurant à qui voulait l'entendre que l'Afrique du Sud était entrée dans "une nouvelle ère". Sa route s'annonce longue et difficile. "Il a la tâche énorme de faire oublier le bilan de son prédécesseur et de remettre l'Afrique du Sud sur la voie de l'unité et du renouveau", a résumé la fondation créée par l'ex-président Frederik de Klerk, "le tsar est tombé, la voie est libre M. Ramaphosa !"

Avec AFP