
Le régime syrien a de nouveau bombardé vendredi l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, une campagne qui a tué plus de 240 civils en cinq jours. Le Conseil de sécurité de l'ONU va examiner un projet de résolution pour un cessez-le-feu de 30 jours.
Pour les civils syriens, le répit aura été de courte durée. Les bombardements ont repris et visé la vaste région de la Ghouta orientale, proche de Damas, en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), vendredi 9 février, plus de 240 civils dont une soixantaine d'enfants ont péri en cinq jours de bombardements. Des centaines ont été blessés.
Un projet de résolution à l'ONU
Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies examinent un projet de résolution réclamant l'instauration d'un cessez-le-feu de trente jours dans l'ensemble de la Syrie pour permettre la livraison urgente d'aide humanitaire, selon le texte consulté vendredi par l'AFP.
Ce texte, présenté par la Suède et le Koweït, réclame également la fin immédiate de tous les sièges, y compris dans la Ghouta orientale.
Les tractations sur le texte devraient débuter lundi et, selon des diplomates, il pourrait être rapidement soumis au vote des quinze membres du Conseil. On ignore pour le moment la position de la Russie, alliée du régime du président Bachar al-Assad, sur ce nouveau projet de résolution.
Le travail des ONG rendu difficile
Selon l'ONG Care International, les raids ont rendu très difficile la mission des organisations humanitaires. "S'il n'y a pas de cessez-le-feu (...), nous ne pouvons imaginer l'ampleur de la catastrophe humanitaire" à venir, a averti Joelle Bassoul, responsable de la communication pour la Syrie à l'ONG.

"Les gens meurent et les secouristes essaient de les sauver, mais ils meurent eux aussi. Ces travailleurs humanitaires syriens sont les seuls à essayer d'aider leurs communautés", a déploré Christy Delafield, une des responsables communications de l'ONG américaine Mercy Corps, qui soutient des partenaires syriens.
La Ghouta est censée faire partie de quatre zones dites de "désescalade" instaurées en vertu d'un accord parrainé par la Russie, alliée du régime Assad, pour réduire les combats et la violence dans le pays.
"Mais elle subit parmi les pires violences que nous ayons vu" depuis le début du conflit, a souligné Christy Delafield.
Plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l'intérieur du pays depuis le début de la guerre civile il y a près de sept ans. Le conflit a fait plus de 340 000 morts.
Avec AFP