
Malgré les polémiques, le président polonais Andrzej Duda a affirmé mardi qu'il signerait la loi controversée sur la Shoah, visant notamment à sanctionner l'utilisation du terme "camps de la mort polonais".
Le président polonais Andrzej Duda a annoncé, mardi 6 février, qu'il signerait la loi controversée sur l'Holocauste en vue de sa promulgation, en dépit des protestations d'Israël et des États-Unis.
Dans le but de préserver l'image de la Pologne à l'étranger, la nouvelle législation, défendue par les conservateurs, prévoit des peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour ceux qui feraient mention du terme "camps de la mort polonais" et quiconque laisserait entendre "publiquement et en dépit des faits" que la nation ou l'État polonais ont été complices des crimes de guerre de l'Allemagne nazie.
Le président Duda a également déclaré qu'il allait demander au Tribunal constitutionnel des clarifications sur le texte. Celles-ci devraient être publiées après son entrée en vigueur.
Le parti Droit et Justice (PiS), la formation de droite conservatrice au pouvoir à Varsovie, estime que cette loi est nécessaire pour protéger la mémoire des Polonais, victimes de l'agression nazie.
Risques de répercussions sur "les intérêts stratégiques de la Pologne"
Les dirigeants israéliens y voient, eux, une tentative – que Varsovie dément – de nier la participation de certains Polonais au génocide des Juifs, voire d'empêcher les survivants de la Shoah de raconter leur expérience.
Les camps d'extermination d'Auschwitz, Treblinka, Belzec ou Sobibor, rappelle le gouvernement polonais, ont été construits et utilisés par les nazis après l'invasion de la Pologne en 1939.
Dès le vote du texte par la chambre basse fin janvier, Israël l'avait vivement dénoncé : "Nous ne tolérerons pas qu'on déforme la vérité et réécrive l'Histoire ou qu'on nie l'Holocauste", avait lancé le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Les États-Unis avaient exprimé leur "inquiétude" en des termes énergiques à la veille du vote du Sénat polonais le 1er février. La loi risque d'avoir des "répercussions" sur "les intérêts et relations stratégiques de la Pologne, y compris avec les États-Unis et Israël", avait mis en garde le département d'État américain.
Avec Reuters et AFP