correspondante à Washington – Alors que Donald Trump se prépare à autoriser la publication d'un rapport parlementaire confidentiel pointant la partialité du FBI dans l'enquête sur la campagne électorale de 2016, la police fédérale évoque de "sérieuses" préoccupations.
Le ton monte d'un cran supplémenatire entre le FBI et la Maison blanche. Au point que la principale agence fédérale de police a choisi, mercredi 31 janvier, de sortir de sa réserve habituelle après l'annonce d'une note confidentielle qui doit être prochainement rendue publique.
Le FBI affirme prendre "au sérieux ses obligations [pour obtenir des autorisations d'enquêter] et le respect des procédures supervisées par des fonctionnaires de carrière au ministère de la Justice et au FBI". "Comme nous l'avons exprimé lors de notre premier examen, nous sommes très inquiets concernant des omissions matérielles de faits qui affectent de manière fondamentale l'exactitude du rapport", affirme le Bureau fédéral, qui souligne avoir eu "un accès limité" au document.
Ce rapport de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, présidée par le républicain Devin Nunes, est une nouvelle étape dans la bataille politique entre l'administration Trump et l'agence fédérale, jalouse de son indépendance, mais accusée d'être anti-Trump.
Discréditer Robert Mueller
Les démocrates dénoncent pour leur part un moyen détourné de discréditer l'enquête ouverte en mai 2017 par le procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre le Kremlin et l'équipe Trump pour influencer la campagne.
Les agences de renseignement avaient unanimement conclu fin 2016 à une ingérence de Moscou, mais le président Trump a toujours nié toute collusion avec la Russie.
"Publiée à 100 %"
La Commission a approuvé lundi soir la divulgation d'un document de quatre pages, malgré l'opposition ferme du ministère de la Justice et du FBI. Le rapport contiendrait en effet des informations sensibles sur les opérations américaines de contre-espionnage.
Mais Donald Trump n'a pas semblé en faire grand cas, affirmant mardi soir à un élu qu'il serait publié "à 100 %", suivi d'un "ne vous inquiétez pas". Le secrétaire général de la présidence, John Kelly, a précisé mercredi sur Fox News que le document serait "publié très rapidement (…) et tout le monde pourra le voir".
Avec AFP et Reuters