
Le président tchèque Milos Zeman a été réélu pour un second mandat de cinq ans samedi 27 janvier. Ce conservateur pro-russe s'est imposé face à son rival pro-européen.
Le président sortant de République tchèque, Milos Zeman, a été réélu samedi 27 janvier au second tour de l’élection présidentielle de ce pays d’Europe de l’est. Le conservateur de 73 ans a obtenu 51,64 % des voix, devançant ainsi son rival pro-européen Jiri Drahos (48,35 % des voix), qui a reconnu sa défaite.
Favorable à un rapprochement avec Moscou et hostile à la politique d'accueil des migrants de l'Union européenne, Milos Zeman va entamer un second mandat de cinq ans. Il avait obtenu 38,6 % des voix au premier tour.
L'élection a illustré la polarisation de la vie politique en République tchèque, entre un camp progressiste et libéral et un camp nationaliste et conservateur.
Milos Zeman a été un des rares dirigeants européens à avoir soutenu la candidature de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de 2016. Dans un entretien au Washington Post, le président tchèque a déclaré qu'il admirait le "courage" de Donald Trump et partageait "sa position sur la lutte contre l'État islamique et l'immigration illégale". Il devrait se rendre aux États-Unis en avril à l'invitation de son homologue américain.
Deux candidats opposés à l'accueil de migrants
Milos Zeman qui, en tant que chef d'État a le pouvoir de nommer les juges, les banquiers centraux et de désigner le Premier ministre, a déclaré qu’il refusait d'accueillir des migrants en provenance de pays musulmans. Les gouvernements hongrois et polonais ont pris ces derniers mois la même décision. Entre janvier et novembre 2017, la République tchèque n'a reçu que 116 demandes d'asile.
Jiri Drahos, professeur de chimie âgé de 68 ans et ancien directeur de l'Académie des sciences, est lui aussi opposé aux quotas de répartition de migrants que l'Union européenne cherche en vain à imposer aux pays membres, mais il plaidait pour de meilleures relations avec les partenaires européens de Prague.
Milos Zeman a bénéficié notamment du soutien des milieux ruraux et des travailleurs manuels, tandis que Jiri Drahos ex-patron de l'Académie des sciences âgé de 68 ans, était le candidat préféré des milieux intellectuels et des grandes villes.
Les relations de la République tchèque avec la Russie avaient largement occupé jeudi 25 janvier l'ultime duel télévisé des candidats, suivi par un Tchèque sur quatre. "La Russie ne représente pas un risque sécuritaire pour la République tchèque", a insisté le président sortant. "Bien sûr que si", a rétorqué Jiri Drahos, ajoutant que la "doctrine militaire russe qualifie l'Otan de son principal ennemi et nous sommes membres de l'Otan".
Avec Reuters et AFP