Dans une interview exclusive accordée à France 24 et RFI, le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, s’exprime pour la première fois sur la récente tentative présumée de coup d’État contre lui. Il revient également sur la condamnation par la justice française de son fils, Teodorin Obiang, dans l’affaire dite des "biens mal acquis".
Fin décembre, le gouvernement de la Guinée équatoriale a révélé avoir déjoué un "coup d'État" sur la partie continentale du pays, après qu'une trentaine d'hommes armés ont été interpellés au Cameroun. Selon Teodoro Obiang Nguema, qui dirige le pays depuis 1979, ces "terroristes" ont été recrutés au Tchad, en Centrafrique et au Soudan. Il accuse des "personnalités" basées en France d'avoir financé ce coup et demande à Paris de collaborer à l’enquête pour désigner des coupables.
Le chef d'État exige en outre des clarifications du gouvernement tchadien, refusant d’exclure la possibilité que le président du Tchad, Idriss Deby, ait été au courant.
"Biens mal acquis"
Par ailleurs, Teodoro Obiang Nguema critique le jugement rendu contre son fils par la justice française dans le cadre de l'affaire dite des "biens mal acquis". Selon lui, il s'agit d'une violation du droit international et dénote d’une justice impérialiste. Il insiste toutefois sur les "bonnes" relations entre la Guinée équatoriale et la France et révèle avoir échangé des messages avec le président Macron.
Il s’exprime sur les violations des droits de l’Homme, promettant une enquête sur la mort de l'opposant Santiago Ebee Ela, arrêté le 2 janvier et décédé peu après dans un commissariat de police. Tandis que l'opposition estime qu'il est mort de torture, Teodoro Obiang Nguema se défend de tout mauvais traitement, indiquant que le militant, âgé de 41 ans, était "malade".
Enfin, il qualifie de "racistes" les récentes déclarations de Donald Trump sur les "pays de merde".