Chaque année, plus de 80 millions de touristes viennent respirer l'air français et profiter de grandes manifestations culturelles. Qu'y a-t-il à voir en 2018 ?
Dès le 6 février, les Hollandais débarquent au Petit Palais, à Paris. La capitale française avait exercé un fort pouvoir d’attraction sur la peinture néerlandaise, durant tout le XIXe siècle. Jongkind, Van Gogh… ils sont nombreux à trouver dans le bouillonnement français la source d’une inspiration nouvelle et le réseau pour vendre leurs tableaux. L’exposition retrace le parcours de neuf peintres : Gérard van Spaendonck pour la fin du XVIIIe et Ary Scheffer pour la génération romantique ; Jacob Maris, Johan Jongkind et Frederik Kaemmerer pour le milieu du XIXe siècle, et enfin George Breitner, Vincent van Gogh, Kees van Dongen et Piet Mondrian pour la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Leurs œuvres sont présentées aux côtés de celles d’artistes contemporains comme Géricault, David, Corot, Millet, Boudin, Monet, Cézanne, Signac, Braque, Picasso...
"Les Hollandais à Paris, 1789-1914" au Petit Palais, Paris, du 6 février au 13 mai
Picasso est plus que jamais un nom qui attire les visiteurs dans les musées. Plusieurs commissaires d’exposition jouent la carte du peintre cubiste en 2018. C’est Marseille qui tient l’affiche en premier et promet des "Voyages imaginaires" dans l’univers du peintre catalan ("Picasso, voyages imaginaires" à La Vieille Charité, Marseille, du 16 février au 24 juin). Puis le musée Picasso, à Paris, ouvrira une exposition consacrée au fameux "Guernica", tableau devenu symbole antifranquiste et manifeste contre la guerre. Il est habituellement exposé au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid ("Guernica" au Musée Picasso, Paris, du 27 mars au 29 juillet). Il faudra attendre septembre pour admirer au Musée d’Orsay, une vaste rétrospective Picasso, ciblée sur sa période bleue, où la mélancolie et la mort le hantent, et sur sa période rose, marquée par le cirque, les arlequins et la maternité. Le Musée d’Orsay donnera des points de comparaison avec des peintres espagnols et français : Casas, Nonell, Casagemas, comme Steinlen, Degas, Toulouse-Lautrec ou Gauguin. ("Picasso bleu et rose" au Musée d'Orsay, Paris, du 18 septembre 2018 au 6 janvier 2019)
Le Louvre-Lens ouvrira la toute première rétrospective au monde consacrée à l’art persan du XIXe siècle, rendant compte du faste de la dynastie des Qajars, qui régnèrent sur l’Iran de 1786 à 1925. Les techniques traditionnelles – les souverains qajars eux-mêmes pratiquaient dessin et calligraphie en experts – côtoient les premières photographies.
"L'Empire des roses" au Louvre-Lens, du 28 mars au 22 juillet
À Paris, le Louvre consacrera une rétrospective au peintre Eugène Delacroix, en partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York. Première exposition de cette ampleur depuis un demi-siècle, le musée donne à voir les grands coups d’éclat qui firent la célébrité de l’artiste, notamment le fameux "La Liberté guidant le peuple", figeant la révolution française dans ce qu’elle a de plus romantique.
"Delacroix (1798-1863)" au Louvre, Paris, du 29 mars au 23 juillet
Impossible de traverser la France en 2018 sans s’arrêter sur le cinquantenaire du mouvement populaire de 1968. La Bibliothèque nationale de France se fendra d’un hommage iconographique : l’occasion de revoir la Marianne captée par le photographe Jean-Pierre Rey (à la façon de Delacroix, justement), de retrouver Daniel Cohn-Bendit en étudiant chevelu et fougueux, et de réfléchir à l’imagerie véhiculée par les médias de l’époque.
"Icônes de mai 68, les images ont une histoire" à la BnF, Paris, du 17 avril au 26 août
Autre évènement historique qui devrait attirer les visiteurs étrangers, à commencer par les chefs d'État et de gouvernement invités : l’armistice de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre. Le centenaire de la paix retrouvée en 1918 sera célébré à Paris en grande pompe et réunira les représentants de 80 nations belligérantes.