L'Arabie saoudite a intercepté mardi au-dessus de la capitale Riyad un missile que les rebelles yéménites du mouvement des Houthis ont dit avoir tiré contre le palais Yamama, la résidence officielle du roi Salmane.
L'Arabie saoudite a indiqué mardi 19 décembre avoir intercepté un missile balistique. Les rebelles yéménites houthis ont revendiqué le tir et affirme avoir visé le palais Yamama, résidence officielle du roi Salmane.
Un correspondant de l'AFP à Riyad a fait état d'une puissante explosion entendue à 10h50 GMT, peu avant l'annonce prévue du budget saoudien pour 2018, d'ordinaire faite par le roi depuis son palais.
"Un missile balistique intercepté au-dessus de Riyad", a indiqué dans un communiqué la coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite qui combat les Houthis dans le Yémen voisin. Il s'agit du deuxième missile tiré par les rebelles yéménites sur Riyad en deux mois.
Après le premier tir – également intercepté – qui visait le 4 novembre l'aéroport international de Riyad, la coalition a renforcé un blocus qu'elle imposait au Yémen, au bord de la famine.
"Un missile irano-houthi"
Riyad a accusé l'Iran : "Les forces de la coalition confirment avoir intercepté un missile irano-houthi", a indiqué sur Twitter le Centre pour la communication internationale, lié au ministère saoudien de l'Information, précisant que le tir n'avait pas fait de victimes.
Les États-Unis avaient présenté jeudi des "preuves irréfutables" de ventes de missiles par l'Iran, une "violation flagrante" de ses obligations internationales, ce que Téhéran a aussitôt démenti.
Le missile tiré en novembre depuis le Yémen sur l'Arabie saoudite a été "fabriqué en Iran", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.
Les Houthis sont issus de l'importante minorité zaïdite au Yémen, qui se dit marginalisée depuis de longues années. L'Iran les soutient mais dément leur fournir des armes. Selon Téhéran, les affirmations de Washington constituent "une accusation [...] infondée, irresponsable, provocatrice et destructive".
"Pire crise humanitaire de la planète"
Le conflit au Yémen oppose des forces progouvernementales, appuyées par la coalition sous commandement saoudien, aux Houthis qui se sont emparés en septembre 2014 de la capitale Sanaa et de vastes régions du pays.
Il a fait plus de 8 750 morts, dont de nombreux civils, et provoqué "la pire crise humanitaire de la planète", selon les Nations unies. En outre, plus de 2 000 personnes sont mortes de choléra. Le blocus a depuis été allégé, à la suite de fortes pressions internationales sur le royaume saoudien, mais l'ONU estime que la coalition doit aller plus loin.
Après le tir de missile de mardi, le porte-parole de la coalition arabe au Yémen a affirmé que "la poursuite des tirs de missiles balistiques" en direction de l'Arabie saoudite était "la preuve évidente de l'utilisation par les Houthis des ports destinés à accueillir de l'aide pour introduire clandestinement des missiles iraniens au Yémen".
Avec AFP