
Les négociations de Genève sur la Syrie font une pause jusqu'à mardi, mais la délégation officielle syrienne laisse planer le doute sur sa participation, en raison de propos de l'opposition jugés "provocateurs" sur le sort de Bachar al-Assad.
La délégation du gouvernement syrien va quitter les négociations de Genève et pourrait ne pas les reprendre la semaine prochaine, a annoncé vendredi 1er décembre son chef, Bachar al-Jaafari. En cause, les exigences de l'opposition qui souhaite le départ de Bachar al-Assad.
"Tant que l'autre partie s'en tiendra aux termes de Riyad II, il n'y aura pas de progrès", a-t-il déclaré à la presse, évoquant la conférence de la semaine dernière en Arabie saoudite, au cours de laquelle l'opposition a réaffirmé sa demande de mise à l'écart de Bachar al-Assad en préalable à un règlement politique du conflit.
"Pour nous, en tant que délégation gouvernementale, cette session est terminée", a poursuivi Bachar al-Jaafari. L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, avait laissé entendre la veille que l'équipe gouvernementale allait rentrer en Syrie pour des consultations et qu'elle pourrait revenir mardi. Il a par ailleurs annoncé que les discussions seraient prolongées jusqu'au 15 décembre.
Prié de dire si sa délégation serait de retour à Genève la semaine prochaine, Bachar al-Jaafari a répondu : "Damas en décidera."
Les exigences sur le départ d'Assad divisent
Dans le communiqué final adopté à Riyad, l'opposition réaffirme qu'une transition politique n'est pas possible "sans le départ d'Assad et de sa clique dès le début de la période intérimaire". Pour Bachar al-Jaafari, qui parle d'une "mine" posée sur la route de Genève, les adversaires d'Assad ont choisi délibérément de faire échouer le processus de paix.
"Nous, le gouvernement syrien, et de nombreuses capitales considérons les termes employés dans la déclaration comme un recul plutôt qu'un progrès, parce qu'ils imposent une condition préalable (...). Les termes sont provocateurs, politiquement irresponsables et outrepassent les attentes du peuple syrien", a-t-il ajouté.
Nasr Hariri, chef de la délégation de l'opposition, a quant à lui assuré que son équipe était venue à Genève pour entamer un dialogue direct et inédit avec Damas. "Nous invitons la communauté internationale à faire pression sur le régime pour qu'il s'engage dans ce processus", dit-il dans un communiqué. Il devait s'entretenir dans la journée avec Staffan de Mistura.
Avec Reuters