
Mis en place en août dernier, le Conseil présidentiel pour l'Afrique (CPA) est une pièce maitresse de la visite d'Emmanuel Macron sur le continent. Le discours de Ouagadougou et les modalités de cette tournée présidentielle portent son empreinte.
"Ils seront un lien permanent avec vous. (…) Ce sont des jeunes femmes et des jeunes hommes qui ont accepté de prendre sur leur temps pour venir être vos porte-voix, pour venir à votre rencontre, vous écouter, partager leurs expériences, me dire ce qui se dit, ce qui se ressent, ce qui se veut, ce qui est attendu, ce qui est nécessaire." C'est en ces termes que le président français, Emmanuel Macron, a présenté les membres du Conseil présidentiel de l’Afrique (CPA), lors de son discours fleuve prononcé mardi 28 novembre, au Burkina Faso, devant les étudiants de l’université de la capitale, Ouagadougou. Les membres du CPA étaient présents aux côtés du chef de l’État lors de ce déplacement officiel, eux qui ont contribué à le préparer, à le penser, à proposer des mesures concrètes, au cours de réunions hebdomadaires.
Les membres du Conseil présidentiel pour l’Afrique seront en lien constant avec la jeunesse africaine pour en restituer la voix. pic.twitter.com/zf6twqFRWe
Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 novembre 2017Lancé fin août par l'Élysée, ce groupe de travail "inédit" est destiné à mieux identifier les défis auxquels est confronté le continent africain et apporter au président une autre vision de l’Afrique que les réseaux diplomatiques traditionnels de ses prédécesseurs. La présidence espère ainsi faire montre d’une meilleure expertise et éviter des impairs diplomatiques, comme ce fut le cas, en 2007, pour Nicolas Sarkozy dont le controversé discours de Dakar entacha durablement ses relations avec le continent.
Une entrepreneuse, une chercheuse, un footballeur
Quel est le profil des 11 membres, tous bénévoles, qui le composent ? Ce sont principalement des jeunes entrepreneurs binationaux en lien étroit avec leur pays d'origine. Tous affichent une impeccable réussite, un parcours sans faute, chacun dans leur domaine de compétence, comme le souligne Le Parisien qui consacre, dans son édition du mercredi 29 novembre, un court portrait à chacun.
La plus jeune a 30 ans. Il s’agit de Sarah Toumi, une entrepreneuse franco-tunisienne qui figurait l’année dernière dans le classement des 30 entrepreneurs sociaux de moins de 30 ans de Forbes, nous apprend Le Parisien. Le plus âgé est Jules-Armand Aniambossou, 55 ans, ancien ambassadeur du Bénin en France. "Il est le seul diplomate de carrière au sein du Conseil" et "un fin connaisseur des milieux politiques et industriels européens et africains". Cet ex-camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'ENA est aussi le coordinateur de ce groupe, composé aussi du footballeur franco-béninois Jean-Marc Adjovi-Boco, de la chercheuse kényane Yvonne Mburu ou de l'avocat français Yves-Justice Djimi.
"Ils prennent leur mission très à cœur"
"Ils prennent leur mission très à cœur. Ils veulent vraiment être une force de proposition pour essayer de rénover la politique de la France en Afrique", assure au Parisien Thomas Léonard, cofondateur du cabinet Okan Consulting , spécialiste des questions économiques africaines et proches de plusieurs des membres du Conseil.
L’Élysée fait le pari que le CPA s’inscrira dans la durée. "Notre objectif était de créer quelque chose qui survivra au président Macron et qui aura donc une existence institutionnelle", avait confié à Jeune Afrique une source proche du chef de l’État au moment de son lancement.
L'Élysée qui assure aujourd'hui que le suivi des propositions émises dans le discours de Ouagadougou est aussi important que le discours lui-même.