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Attentats du 13-Novembre : deux ans après, la France se souvient

La France commémore lundi les attentats qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, aux abords d'un stade, à des terrasses de restaurants et dans la salle de concerts du Bataclan.

Il y a deux ans, le 13 novembre 2015, la France était endeuillée par une série d’attentats sans précédent à Paris et à Saint-Denis, qui avaient fait 130 morts.

Le président français Emmanuel Macron rend hommage lundi 13 novembre aux victimes, en se rendant sur les sept lieux des attaques en compagnie notamment de François Hollande.

Ses déplacements suivront chronologiquement les attentats, en commençant à 9   h par le Stade de France, aux côtés notamment des élus locaux et régionaux. Sur chaque lieu, en présence de familles de victimes, il se recueillera devant la plaque commémorative pour une minute de silence et déposera une gerbe pendant que le nom des décédés sera scandé par un message enregistré.

Attentats du 13-Novembre : deux ans après, la France se souvient

Il se rendra ensuite devant les restaurants et bars parisiens cibles des attaques en terrasse, Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, le Comptoir Voltaire, la Belle Équipe, et enfin au théâtre du Bataclan.

Vers midi, le chef de l'État se rendra sur la place de la Mairie du XIe arrondissement, où l'association de familles de victimes Life for Paris organise une cérémonie se terminant par un lâcher de ballons, comme l'année précédente.

Auparavant, un rassemblement public est organisé à 12   h   30 devant la mairie, avec un discours des responsables de l'association pour porter la parole des victimes.

Il y a un an, pour commémorer le premier anniversaire des attentats du stade de France et du Bataclan, France 24 était allée à la rencontre des noctambules de la Ville lumière pour leur poser une question : "Pourquoi tu sors ?". Retrouvez ci-dessous ce document sonore sur la nuit parisienne.

Une enquête tentaculaire

Menée par six juges d'instruction, l'enquête tentaculaire sur les attentats n'a pas encore permis de lever l'ensemble des "zones d'ombres" qui plannent toujours sur le rôle de certains protagonistes des attentats de Paris. Au total, "nous avons 13 suspects, cinq détenus en Belgique, sept en France, un en Turquie", a dit vendredi dernier le procureur de Paris François Molins.

Seul survivant du commando, Salah Abdeslam a été arrêté en Belgique en 2016 et transféré en France où il a été mis en examen, notamment pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes".

Détenu sous haute surveillance à Fleury-Mérogis, il est considéré au minimum comme le logisticien des attaques. Il a jusqu'à présent toujours refusé de communiquer avec la justice. Face aux craintes d'une tentative de suicide, ses conditions de détention ont été assouplies.

Une menace toujours présente

Deux ans après ces attentats, la France reste confrontée à une menace essentiellement interne qui a conduit les autorités à adopter une loi antiterroriste musclée. "La menace jihadiste plane encore sur toute l'Europe", explique le politologue Asiem El Difraoui, auteur du livre "Le djihadisme", sur France 24. "Le 'califat' est en train d’être battu militairement, mais il y a plein de groupuscules jihadistes."

Attentats du 13-Novembre : deux ans après, la France se souvient

Frappes en Syrie et en Irak contre l'organisation État islamique, assignations à résidence, perquisitions   : en deux ans, les jihadistes ont perdu du terrain au Levant et une trentaine d'attentats ont été déjoués en France grâce à des renseignements venus de l'étranger et à l'état d'urgence, selon le ministère de l'Intérieur.

La politique antiterroriste n'a toutefois pas permis d'éviter une douzaine d'attaques ayant pris pour cible civils et forces de sécurité, et qui ont fait une centaine de morts de plus, ainsi que des abus policiers et des perquisitions musclées constatés par les défenseurs des droits de l'Homme.

L'un des principaux problèmes, désormais, est le traitement des centaines de combattants et de leurs familles qui souhaitent rentrer en France, un nouveau casse-tête sécuritaire et humain, notamment en ce qui concerne les enfants.

"Le plus grand défi désormais, ce sont tous ces combattants qui vont retourner en Europe", note Asiem El Difraoui. "Que fait-on avec ces jeunes femmes et hommes   ? Est-ce qu’on va réussir à détecter tous ces gens qui ont combattu en Irak et en Syrie, et qui restent une menace   ?"

Selon François Molins, il y aurait près de 700   Français liés au jihadisme dans la zone syro-irakienne. "Les services estiment à 690 le nombre de ces personnes, dont 295 femmes et 28 mineurs combattants de plus de 15 ans", a-t-il précisé le 10 novembre sur France Info, tout en ajoutant qu’il y aurait également environ 400 mineurs de moins de 15 ans, dont beaucoup seraient nés dans les zones de conflits.

Avec AFP et Reuters