Lors d'un discours devant 200 maires séparatistes réunis à Bruxelles, Carles Puigdemont a qualifié, mardi, de "coup d'État" la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid. Et de demander à l'Union européenne de ne pas soutenir ce putsch.
Le président destitué de la Catalogne, l'indépendantiste Carles Puigdemont, a demandé aux dirigeants de l'Union européenne, mardi 7 novembre, de cesser de soutenir un "coup d'État" contre sa région, sous tutelle de Madrid depuis fin octobre.
Si les Catalans donnent à nouveau une majorité aux partis séparatistes aux élections régionales du 21 décembre, "accepterez-vous le résultat du vote des Catalans ?", a-t-il demandé lors d'un discours devant quelque 200 maires séparatistes réunis à Bruxelles.
How long will you look away, Europe? Of this Coup d'Etat, of the bad treatment of our imprisoned colleagues, elected representatives
Carles Puigdemont ???? (@KRLS) November 7, 2017Carles Puigdemont a qualifié de "coup d'État" la mise sous tutelle de la région, décidée par le gouvernement central, quelques heures après une déclaration d'indépendance votée au parlement régional, sur la base d'un référendum d'autodétermination organisé le 1er octobre.
Alors que les partis doivent faire savoir, mardi à minuit, à la commission électorale s'ils entendent former des coalitions pour les élections régionales, Carles Puigdemont a défendu un front commun indépendantiste pour les élections du 21 décembre, imposées en Catalogne par Madrid pour tenter d'apaiser la crise.
En fuyant à Bruxelles, Puigdemont a cherché à éviter "une vague de violence"
En 2015, la coalition "Ensemble pour le oui" avait réussi à rassembler les deux principales formations indépendantistes, les conservateurs de Convergence démocratique de Catalogne (CDC), dont le PDeCAT de Carles Puigdemont est l'héritier, et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC).
Cette coalition, alliée aux indépendantistes d'extrême gauche de la CUP (Candidature d'unité populaire), disposait d'une majorité de 72 sièges sur 135 au Parlement. Mais les tensions et divisions en son sein n'ont pas manqué. Désormais, elle doit en outre faire face à l'éparpillement du noyau dur indépendantiste.
Huit des 13 ministres-conseillers de l'exécutif régional destitué par Madrid ont été écroués après avoir été inculpés, notamment pour rébellion, sédition et détournements de fonds publics.
Carles Puigdemont est également visé par ces poursuites, mais il se trouve à Bruxelles avec quatre autres membres de son gouvernement, dans l'attente de l'examen par la justice belge d'un mandat d'arrêt international émis par l'Espagne. Le désormais ex-président de la Catalogne, qui a assuré s'être "exilé" pour faire connaître sa cause au reste de l'Europe, a déclaré, mardi, qu'il avait aussi cherché à éviter "une vague de violence" en réaction à son éventuelle arrestation.
Les incarcérations suscitent l'indignation en Catalogne. Pour mercredi, les associations indépendantistes ont appelé à une grève générale et une grande manifestation est prévue samedi.
Avec AFP