Accusant l'Iran, l'Arabie saoudite a qualifié lundi d'"agression militaire flagrante" le tir d'un missile samedi près de l'aéroport de Riyad, en provenance du Yémen. Des accusations "injustes", "irresponsables et provocatrices", selon Téhéran.
La coalition militaire sous commandement saoudien a fermé lundi 6 novembre toutes les frontières aériennes, maritimes et terrestres entre le Yémen et l'Arabie Saoudite, accusant l'Iran d'être derrière des transferts d'armes et un tir de missile des rebelles houthis sur Riyad samedi. Un geste qui "pourrait équivaloir à un acte de guerre", ont estimé les Saoudiens.
Cette annonce et cette accusation sont contenues dans une déclaration publiée par l'agence officielle saoudienne SPA, moins de 48 heures après l'interception et la destruction d'un missile balistique samedi soir au nord-est de Riyad, près de l'aéroport international, qui provenait du Yémen en guerre.
"La direction des forces de la coalition considère [cela] comme une agression militaire flagrante par le régime iranien qui pourrait équivaloir à un acte de guerre", indique la déclaration.
La coalition a affirmé "le droit du royaume [saoudien] à la défense légitime de son territoire et de sa population, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies". Elle a aussi souligné "le droit du royaume saoudien de répondre à l'Iran au moment approprié et de manière appropriée", conclut la déclaration.
Dans la foulée, l'Iran a rejeté ces accusations, les jugeant "injustes, irresponsables, destructrices et provocatrices" de la part de l'Arabie saoudite.
.#ArabieSaoudite: Tir de #missile balistique revendiqué par rebelles #houthis #Yemen. Ni blessés ni dégâts aéroport de #Riyad pic.twitter.com/jjpSozUYqi
Clarence Rodriguez (@ClarenceArabie) 4 novembre 2017.#ArabieSaoudite, des #missiles balistiques lancés du #yemen interceptés au dessus de l'aéroport international de #Riyad pic.twitter.com/OVdzQb0Nd7
Clarence Rodriguez (@ClarenceArabie) 4 novembre 2017L’Iran accusé de transfert d'armes clandestin vers le Yémen
Depuis 2014, la guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire de pays musulmans à majorité sunnite emmenée par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran chiite.
Les Houthis et leurs alliés ont déjà tiré à plusieurs reprises depuis le Yémen des missiles vers l'Arabie saoudite, qui a interceptés les missiles dans la plupart des cas. Depuis mars 2015, un blocus de fait est imposé autour du Yémen par la coalition sous commandement saoudien, mais Riyad accuse régulièrement l'Iran de procéder à des transferts d'armes clandestins vers les rebelles houthis.
Riyad annonce néanmoins dans sa déclaration qu'afin de "combler des lacunes" dans le contexte de la poursuite de transferts de "missiles et d'équipements militaires vers les miliciens houthis loyaux à l'Iran au Yémen", la coalition "a décidé de fermer temporairement" tous les points d'entrée aériens, maritimes et terrestres, tout en maintenant les possibilités d'accès du personnel humanitaire au Yémen, selon des procédures d'inspection qui vont être actualisées.
La coalition considère "l'implication du régime iranien" dans la fourniture de roquettes et de missiles aux rebelles yéménites houthis comme "une violation flagrante de résolutions du Conseil de sécurité" de l'ONU, en particulier la résolution 2216, et cela peut être considéré comme "une agression directe".
Tir balistique contre #Riyad
La France condamne avec la plus grande fermeté ce tir effectué depuis le Yémen et revendiqué par les rebelles Houthis.
La France se tient au côté de l’Arabie saoudite et lui réaffirme son plein soutien face aux menaces auxquelles elle est confrontée. pic.twitter.com/iiTZQI4t5i
Avec AFP