logo

Téhéran interdit une cérémonie de deuil pour les manifestants tués

Les opposants Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi n'ont pas obtenu le feu vert des autorités pour la tenue d'une cérémonie à la mémoire des personnes tuées lors des manifestations qui ont suivi l'élection de Mahmoud Ahmadinejad.

AFP - Les autorités iraniennes ont refusé à l'opposition le droit d'organiser une cérémonie de deuil pour les personnes tuées lors des manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, a annoncé mardi un responsable du ministère de l'Intérieur.

"Aucune autorisation n'a été donnée à des individus ou des groupes politiques pour organiser un rassemblement et une manifestation", a déclaré à l'agence Fars le directeur politique du ministère de l'Intérieur, Mahmoud Abbaszadeh Meshkini.

Il a ajouté que ses services avaient reçu "une note signée de deux candidats à la présidentielle, qui n'ont pas été choisis par la majorité des électeurs, pour organiser une cérémonie à la mémoire des personnes tuées dans les événements qui ont suivi les élections".

Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, deux candidats qui ont rejeté les résultats de la présidentielle du 12 juin, ont indiqué dimanche qu'ils entendaient organiser au Grand Mossala (lieu de prière) de Téhéran une cérémonie "pour le quarantième jour des événements tristes qui ont vu nombre de nos compatriotes perdre la vie".

"Il n'y aura pas de discours lors de cette cérémonie et les participants écouteront seulement des versets du Coran en silence", avaient-ils indiqué dans une lettre adressée au ministère de l'Intérieur.

Lundi, M. Moussavi a toutefois concédé que les deux candidats entendaient "tester le gouvernement".

L'Iran a été le théâtre de manifestations, parfois violentes, dans les jours qui ont suivi la réélection du président iranien et qui ont fait selon un bilan officiel au moins 20 morts.

Les autorités ont soumis à autorisation tout rassemblement depuis le début des troubles.

"Jamais personne n'avait demandé au ministère de l'Intérieur l'autorisation d'organiser une cérémonie de deuil, à moins qu'elle n'ait un objectif politique", a déclaré M. Meshkini.

"Aucune autorisation n'a été donnée à ces groupes et ces personnes qui enfreignent la loi, ne reconnaissent pas leur défaite et n'acceptent pas le vote de la majorité, mais qui n'en sollicitent pas moins une autorisation de rassemblement", a-t-il ajouté, en évoquant MM. Karoubi et Moussavi.

L'opposition accuse le pouvoir de fraudes électorales de grande ampleur et continue de demander un nouveau scrutin, ignorant les ordres du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Dans un discours le 19 juin, après une semaine de manifestations de l'opposition, ce dernier avait exclu toute "fraude" et exigé la fin des manifestations, indiquant qu'il "ne cèderait pas à la rue".