
La raison du succès de la Switch est simple : Nintendo a su en faire une console pratique, intuitive et originale. Tout le contraire de la Wii U... mais que l'on aurait pourtant de trop blâmer.
Commercialement parlant, la Switch fonctionne bien. Même très bien. Depuis sa sortie en mars dernier, les ventes de la console de Nintendo se sont en effet envolées. Pour le savoir, pas besoin d’aller chercher plus loin que dans le dernier rapport d’activité de Nintendo, qui couvre l’année fiscale 2017 (d’avril 2017 à fin mars 2018). Le constructeur japonais y a communiqué plusieurs chiffres et graphiques, qui permettent de comprendre les habitudes des utilisateurs de la Switch.
Il nous fourni ainsi quelques données intéressantes sur la manière dont les utilisateurs de la Switch en font usage : grâce au Nintendo Account de certains joueurs, on apprend que seuls 18 % d'entre eux l'utilisent principalement en mode TV, quand 30 % se contentent du mode portable. Le reste – environ 52 % – jonglent entre les deux modes dans une proportion à peu près égale.
Soyons clairs : les raisons pour lesquelles la Switch est un succès sont nombreuses. Son catalogue de jeux désormais fourni, par exemple, en est une. Mais le fait que la majorité des joueurs aient choisi d’utiliser leur console de la façon prévue par les ingénieurs de Nintendo est le signe le plus clair que la console a été bien pensée et remplit à merveille sa mission. Et à mon sens, la Switch est la version parfaite de ce qu’aurait dû être la Wii U, qui était limitée par la faible portée de son GamePad.
Nintendo semble d’accord : "La Switch n’aurait probablement pas vu le jour si nous n’avions pas créé la Wii U auparavant", a déclaré Reggie Fils-Aime, le directeur de Nintendo of America, à Mashable. Celui-ci dégage trois facteurs qui contribuent aux bonnes ventes de la console hybride : "Nous devions être certains que notre proposition de produit était claire, que nous communiquions bien et que nous donnerions envie. Si vous regardez la Wii U, nous n’avons pas été capables de faire cela. En dix mots ou moins, quelle était la proposition de la Wii U ? C’était compliqué de l’expliquer."
Concept instantané
"La Switch n’aurait probablement pas vu le jour si nous n’avions pas créé la Wii U auparavant"
Le concept de la Switch est particulièrement simple à saisir : il s'agit d'une console sur laquelle on peut jouer dans son salon, dans son lit, ou dans le bus. "Mais le concept ne suffit pas", indique Reggie Fils-Aimee. Il faut des jeux, et de bons jeux. À vrai dire, aujourd'hui, il y a de quoi faire sur la dernière-née de Nintendo. La console a été lancée avec probablement le meilleur Zelda de la franchise, et ne s’est pas arrêtée depuis de proposer de la qualité. "Splatoon 2", "Arms", "Mario Kart" ou encore le dernier "Super Mario Odyssey"… Cette Switch a d'ailleurs eu droit à un "gros" jeu Nintendo chaque mois depuis son lancement.
Le dernier point fort de la Switch est sûrement moins évident, mais il est tout aussi important : ses jeux restent simples à développer. "Nous devions proposer un environnement qui permette aux éditeurs tiers et indépendants de s’épanouir", explique Reggie Fils-Aimee. On parle ici des moteurs de jeux, ces outils informatiques qui permettent de "construire" une expérience vidéoludique. En l'occurence, la Wii U était à la traîne en la matière, ne prenant pas en charge Unity et la dernière version d’Unreal, les deux moteurs les plus utilisés de l’industrie. L'inverse complet de la Switch.
Nintendo prévoit de vendre 14 millions de sa nouvelle console d’ici à mars 2018, des chiffres inimaginables pour l’entreprise durant les années Wii U. Celle-ci aura terminé sa course à un peu moins de 13.5 millions d’unités vendues en quatre ans. Mais attention à ne pas l'enterrer trop vite, elle a beaucoup appris à Nintendo : sans les enseignements tirés de ses erreurs, aurait-on vraiment pu avoir droit à une console si... parfaite ? Pas si sûr.
– Retrouvez aussi l'article de Mashable.
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