Le Congrès doit examiner cette semaine un projet de loi accordant un prêt de 15 milliards de dollars aux "Big Three". Il soumettrait les constructeurs qui accepteraient cette aide à un contrôle étendu de l'État fédéral.
AFP - La Maison Blanche a dit lundi examiner une proposition de loi pour venir en aide aux constructeurs automobiles, sans faire état d'un accord avec le Congrès et en soulignant que les constructeurs devaient donner l'assurance de leur viabilité à long terme.
La Maison Blanche a signifié qu'elle et le Congrès n'étaient pas d'accord sur les termes selon lesquels les constructeurs garantiraient leur viabilité.
Le Congrès (parlement) a envoyé lundi à la Maison Blanche un plan pour venir au secours des trois grands constructeurs automobiles américains en pleine déconfiture. Le plan ferait l'objet d'un vote au Congrès le plus rapidement possible, mais le président George W. Bush devrait ensuite approuver la loi, ce qui force le Congrès à se concerter avec l'administration.
Le plan débloquerait presque immédiatement jusqu'à 15 milliards de dollars en prêts. Il soumettrait aussi les constructeurs qui accepteraient cette aide publique à un contrôle étendu de l'Etat fédéral. Chacun des groupes devrait présenter d'ici au 31 mars un plan de restructuration censé l'adapter aux exigences du marché et garantir sa viabilité.
"Nous sommes en train d'examiner le projet de loi que nous avons reçu cet après-midi, et nous poursuivons nos discussions avec le Congrès", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.
Toute aide à long terme "doit être conditionnée au respect du principe selon lequel les contribuables n'aideront les constructeurs automobiles que s'ils mettent en oeuvre un plan crédible de viabilité à long terme", a-t-elle dit.
Un haut responsable de l'administration a laissé entendre sous couvert de l'anonymat que les chances d'un accord avec le Congrès le jour même étaient réduites. Mme Perino avait plus tôt jugé probable un tel accord dans la journée.
Il a aussi indiqué que l'administration et le Congrès n'étaient pas d'accord sur la définition de la viabilité, sans donner plus de détails sur le différend.
"C'est difficile à dire", a dit M. Bush à ABC qui lui demandait si un accord était proche, selon un transcript fourni par la chaîne d'un entretien qu'elle a eu avec lui. "Il faut que la viabilité existe. Bien sûr, la manière dont on définit le mot viabilité est matière à discussion", a-t-il ajouté.
"Ce sont des compagnies importantes, mais d'un autre côté, nous ne voulons pas investir à fonds perdus", a-t-il dit.
Interrogé sur l'éventualité qu'une démission des patrons des constructeurs soit une des exigences d'un plan de sauvetage, comme le réclament certains, il a répondu évasivement: "Je pense qu'il faut examiner tous les aspects d'un accord".