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Algérie : le site TSA partiellement bloqué, des médias dénoncent une "censure intolérable"

L'accès au site d'informations TSA (Tout sur l'Algérie) est partiellement bloqué depuis le 5 octobre en Algérie. Pour plus d'une dizaine de sites algériens, "rien ne justifie cette censure".

Le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie) est inaccessible depuis le 5 octobre sur les réseaux publics Internet et mobile algériens. Dans une communiqué publié dimanche 22 octobre sur le site privé, accessible depuis la France, les éditeurs de 16 médias en ligne algériens ont dénoncé une censure "intolérable".

"Le blocage de l’accès au site électronique TSA se poursuit depuis le 5 octobre. Rien ne justifie cette censure. Elle est intolérable. Elle attaque les libertés fondamentales de l’expression, de la presse et de l’entreprise. Nous nous élevons contre tout recours à ce type de procédés pour contrôler l’édition de la presse électronique et appelons à la levée de la censure de TSA dans les meilleurs délais. Nous faisons de cette affaire une question de principe intangible et restons mobilisés jusqu’à son dénouement", est-il écrit dans le communiqué.

Sept millions de visites mensuelles revendiquées

Lancé en 2007 par les frères Hamid et Lounès Guemache, TSA, entreprise de presse de droit français dont les serveurs se trouvent en France, se revendique comme "le média le plus consulté d'Algérie, avec plus de 7 millions de visites mensuelles". Le site, au ton souvent critique, est disponible en français et en arabe.

Le 12 octobre, Hamid Guemache avait expliqué à l’AFP que le site était inaccessible via le réseau ADSL de l'opérateur public Algérie Télécom – seul fournisseur d'accès à Internet en Algérie – ou via le réseau mobile de sa filiale Mobilis, mais "continue d'être accessible sur les opérateurs (mobiles privés) Ooredoo et Djezzy".

134e au classement mondial de la liberté

Reporters sans frontières (RSF) a estimé jeudi dans un communiqué que "le fait que TSA soit inaccessible sur les seuls opérateurs publics laisse à penser qu'il s'agit bien d'un blocage politique eu égard au ton critique du site envers les autorités".

L'Algérie est 134e au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, qui a dénoncé en juin dernier "le harcèlement", "les menaces" et "pressions" à l'encontre des journalistes dans le pays.

Vendredi, RSF a dénoncé dans un communiqué la détention "injustifiée" de Said Chitour, un fixeur algérien arrêté il y a quatre mois et accusé d'avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers. L'ONG a réclamé sa libération "sans délai", jugeant "excessive" la durée de sa détention préventive.

Avec AFP