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Le nouveau moteur de fusée de Blue Origin pourrait bien casser le game spatial

Blue Origin, l'entreprise d'astronautique et de vol spatial de Jeff Bezos, entend bousculer l'industrie grâce à BE-4, son nouveau moteur de fusée.

Jeff Bezos est décidément un homme à prendre au sérieux. Le fondateur d’Amazon, deuxième homme le plus riche au monde, a dévoilé le gigantesque moteur de fusée que sa société Blue Origin a passé la majeure partie de la dernière décennie à développer.

Ce nouveau moteur nommé BE-4, censé envoyer en orbite la fusée New Glenn, a été testé publiquement pour la première fois mercredi 18 octobre. Cet essai, qui s’est déroulé dans l’ouest du Texas, était particulièrement attendu : financé sur des fonds privés (ce qui a son importance), BE-4 introduit de nouvelles technologies et pourrait permettre d’émanciper l’aérospatial américain des moteurs de fusées russes.

La qualité du moteur était aussi particulièrement regardée, tant de la part de l’ensemble de l’industrie aérospatiale – au premier rang desquels se trouve SpaceX –, que de l’armée américaine. Entièrement réutilisable, le moteur est alimenté par de l’oxygène et du méthane liquide. Il promet de devenir le plus puissant moteur de fusée construit par des Américains depuis des décennies.  

First hotfire of our BE-4 engine is a success #GradatimFerociter pic.twitter.com/xuotdzfDjF

— Blue Origin (@blueorigin) 19 octobre 2017

Le business qui vient

Pour Jeff Bezos et Blue Origin, le succès de cet essai marque clairement une rupture. Malgré ses investissements en masse dans l’industrie spatiale, le fondateur d’Amazon était encore surtout regardé comme un investisseur du tourisme spatial, notamment à cause de la fusée New Sheperd.

Mais avec BE-4, on voit clairement que la société souhaite utiliser sa technologie pour l’envoi de satellites en orbite – alors que New Sheperd était conçue pour les vols suborbitaux. Il est probable que Bezos envisager de mettre en place des accords avec United Launch Alliance, la coentreprise de Boeing et Lockheed Martin ou avec la NASA.

Depuis l’arrivée de SpaceX sur le marché, les industries de l’aérospatial privées décrochent de plus en plus de contrats gouvernementaux aux États-Unis. Selon Ars Technica, l’ambition de Bezos serait notamment de placer sa fusée, New Glenn, haute de 82 mètres de long et réutilisable, comme candidat principal à un éventuel retour sur la Lune. "Comme Joe Biden l’aurait dit, c’est un Best Fucking Deal (BFD) pour l’industrie spatiale", a déclaré, dans un bon mot pas totalement faux, l’expert du commerce spatial Phil Larson au magazine américain.

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