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"Macron, Sarkozy, les policiers et le football"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 19 octobre, la troisième journée de mobilisation de la CGT contre les ordonnances sur la réforme du Code du travail. La création d’une «police du quotidien». Et une nouvelle inquiétante du côté de l’entomofaune. Qu’est-ce-donc?

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A la une de la presse française, ce matin, la troisième journée de mobilisation, aujourd’hui, à l’appel de la CGT, contre les ordonnances réformant le Code du travail.

D’après l’Humanité, le texte du gouvernement, accusé de faciliter les licenciements et de réduire le rôle des syndicats, chercherait aussi à faire disparaître les CHSCT, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, dont le rôle est de veiller sur la santé et la sécurité des salariés, dans les entreprises de plus de 50 salariés. Le gouvernement, lui, soutient qu’il recherche l’efficacité, en faisant fusionner, notamment, ces comités avec les autres instances représentatives du personnel. Mais pour l’Huma, la messe est dite: le projet du gouvernement constitue «une perte catastrophique de pouvoirs et de savoirs accumulés par les salariés pour agir sur la santé et les risques au travail».

Le gouvernement, dont les réformes fiscales, sont accusées par l’opposition de favoriser les Français les plus riches. On a évoqué hier la supplique de 120 parlementaires de l’opposition, relayée par Libération, qui lui ont demandé de rendre publique une étude sur l’impact précis de ces réformes sur les contribuables les plus fortunés, et notamment les 100 Français les plus riches. Le gouvernement leur a répondu – et la réponse, c’est non, pas question. D’après Libé, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a opposé la confidentialité à leur requête, en expliquant que révéler des informations sur les sommes que percevront ces 100 Français les plus riches, grâce à la réforme de l’impôt sur la fortune, et la flat tax à 30% sur les revenus du capital – que la publication de ces informations, donc, reviendrait à viser nominativement ces personnes. «Je suis surpris de cette chasse à l’homme. Est-ce qu’on considère que certains qui sont suffisamment riches pour payer l’ISF, devraient être dénoncés?». «Si, partout dans le monde, le secret bancaire est en train de reculer, le secret fiscal a encore de beaux jours devant lui», estiment les Décodeurs du Monde, qui parlent de «données ultrasensibles», sur lesquelles le ministère de l’Economie chercherait à «garder la main». Le secret fiscal, rappelle le journal, est défini dans le Code pénal, comme un «secret professionnel», dont la violation est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. L’Humanité voit une autre explication à la « confidentialité » invoquée par le gouvernement. D’après l’Huma, s’il preuve d’aussi peu d’empressement, c’est parce que ses réformes constituent, en réalité, «une ristourne sans précédent», en faveur des plus riches. «Les premières projections sont accablantes er pourraient avoir un effet «déflagratoire» sur l’opinion», soutient le journal – qui publie la simulation officielle diffusée par le gouvernement pour défendre sa réforme de l’ISF. Je vous épargne les détails, mais dans l’ensemble, c’est effectivement nettement plus avantageux après la réforme.

Le gouvernement annonce, aussi, la création d’une «police de sécurité du quotidien». Cette police aura «de nouvelles missions», et sera «davantage engagée dans les quartiers, en prise avec les réalités socio-économiques des villes où elle sera implanté», selon Gérard Collomb, qui a accordé un entretien au journal gratuit CNews. Une interview où le ministre de l’Intérieur assure que son gouvernement est présent «sur tous les fronts». «Et voilà le retour à peine déguisé de la police de proximité», estime Libération, qui rappelle que cette police avait été démantelée en 2003 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, dont le successeur, Emmanuel Macron, est intervenu hier, devant les forces de l’ordre. Un discours dont le Figaro a relevé « l’insistance» avec laquelle le président a souligné qu’il ne s’agissait nullement de revenir à la police de «proximité» mise en place sous Lionel Jospin et à nouveau vantée par François Hollande. «Comme si le chef de l’État voulait avant tout éviter d’être associé à l’action de la gauche en la matière». «Les policiers ne sont pas là pour jouer au foot avec les jeunes», a déclaré hier Emmanuel Macron – la même formule, mot pour mot, que celle qu’avait prononcée en 2003 Nicolas Sarkozy.

De la faune politique aux insectes, dont 80% auraient disparu d’Europe en 30 ans. C’est ce que rapporte Le Monde, qui fait état d’une étude internationale publiée hier. Un travail réalisé en Allemagne depuis 1989, qui montrerait effectivement un déclin «dramatique» des insectes volants, abeilles, et autres papillons. Un déclin rapide que les auteurs de cette étude attribuent à l’intensification de l’agriculture, et ce qui l’accompagne: le recours accru aux pesticides, et aux engrais de synthèse, notamment. «Cet effondrement rapide de ce qu’on appelle l’entomofaune a impact de grande magnitude sur l’ensemble des écosystèmes, dans la mesure où les insectes forment l’un des socles de la chaîne alimentaire», rappellent ces chercheurs.

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