La troisième journée de mobilisation à l'appel de la CGT à Paris et en régions, jeudi, contre la réforme du Code du travail a été marquée par une participation réduite de plus de moité par rapport aux précédentes manifestations.
Près d’un mois après l’entrée en vigueur de la controversée réforme du Code du travail, la mobilisation semble s'essouffler. Selon la préfecture de police, seules 5 500 personnes sont descendues dans les rues de Paris pour la troisième manifestation organisée par la CGT jeudi 19 octobre. Le syndicat indique de son côté que 25 000 personnes ont manifesté. Elles étaient 16 000 de plus dans la capitale lors de la précédente mobilisation, le 21 septembre.
À Marseille, où a défilé le secrétaire général de la CGT Philippe martinez, la centrale a dénombré 20 000 participants et la police 3 000. Le syndicat en avait recensé le double le 21 septembre. Une baisse significative a aussi été notée à Pau, Bayonne ou Rennes, mais aussi à Toulouse et Lyon.
À l’échelle de la France, le ministère de l’Intérieur a annoncé 37 700 manifestants, tandis que la CGT s’est contentée de parler de “dizaines de milliers” de personnes sans donner de chiffre précis. Les deux premières manifestations avaient mobilisé bien davantage : 132 000 personnes avaient été dénombrées par le ministère le 21 septembre et 223 000 le 12 septembre.
D’autres journées de mobilisation en novembre
Pour la CGT, il s'agit de créer un mouvement qui s'inscrit dans la durée. "C'est une journée tremplin", a dit le secrétaire confédéral de la CGT, Fabrice Angéï, dans le cortège parisien. "Il y aura d'autres journées qui feront converger différents types de professionnels, au mois de novembre notamment".
La CGT avait annoncé ce nouveau rassemblement la semaine dernière sans être parvenue à convaincre les syndicats FO et la CFE-CGC (pourtant prêts à rejoindre le mouvement de contestation) de se mobiliser sur le plan confédéral. Elle a toutefois pu compter, encore cette fois-ci, sur le soutien de Solidaires, la FSU, le syndicat étudiant Unef, ainsi que de 13 fédérations de la CFE-CGC.
Les organisations syndicales doivent se retrouver pour une intersyndicale le 24 octobre prochain afin de discuter des réformes à venir et éventuellement fixer une date pour une journée d'action en commun à la mi-novembre. La dernière rencontre sur le sujet, le 9 octobre, s'était soldée par un échec, ce qui avait incité la CGT à proposer la nouvelle journée de manifestation.
Le gouvernement continue sans sourciller
Mais l'exécutif est déjà passé à autre chose. Edouard Philippe a rappelé dans la matinée que les ordonnances "ont été signées, publiées, sont en vigueur", tout en disant assumer "des désaccords" avec les syndicats.
Le Premier ministre a d'ailleurs entamé, cette semaine, le deuxième volet de ses réformes sociales, celles de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage, qui doivent aboutir à un projet de loi en avril.
Avec AFP et Reuters