
Un mois après le début du nouvel exode des Rohingyas, le Bangladesh, qui a ouvert ses frontières à cette minorité musulmane persécutée en Birmanie, a la lourde charge de 700 000 réfugiés. Immersion dans l'un des plus grands camps au monde.
Un mois après le début du nouvel exode des Rohingyas, le Bangladesh a la lourde charge d'accueillir 700 000 réfugiés. La cause de cette minorité musulmane persécutée dans l’ouest de la Birmanie a trouvé un écho favorable dans la société du Bangladesh, pays à majorité musulmane. Saluée par la communauté internationale, Dacca a donc décidé d’ouvrir ses frontières et doit depuis faire face à une vaste crise humanitaire. L'envoyé spécial de France 24 Cyril Payen s'est rendu dans un camp de réfugiés.
"Je n'ai jamais vu cela. Autant de monde dans un seul camp…", témoigne à France 24 Abu Jamil, activiste rohingya, impliqué depuis des années dans la documentation des violations des droits de l'Homme visant les Rohingyas. L’homme tente de venir en aide aux exilés qui arrivent chaque jour dans le camp. Mais les défis sont immenses.
Nourriture, eau, médicaments, tout manque dans le sud du Bangladesh. Les chemins autour des camps sont parsemés d'excréments humains, faisant craindre l'apparition d'épidémies et une catastrophe sanitaire. Parmi les nouveaux arrivants, le désespoir prédomine. Si le gouvernement du Bangladesh a promis la construction de 95 000 nouveaux abris, le sentiment que c’est trop peu et trop tard est partagé, alors que des milliers de réfugiés rohingyas continuent de converger au Bangladesh.
Près de 430 000 réfugiés, principalement des musulmans rohingyas, ont fui la Birmanie depuis le 25 août pour échapper à une campagne de répression de l'armée consécutive à des attaques de la rébellion rohingya. L'ONU considère que l'armée birmane et les milices bouddhistes mènent une épuration ethnique. Ces arrivées sont venues s'ajouter aux autres 300 000 Rohingyas au moins qui se trouvaient déjà dans des camps au Bangladesh, fuyant de précédentes vagues de violences.