La plateforme de Valve a décidé de créer un histogramme des évaluations d'un jeu. Le but est que les acheteurs potentiels ne soient pas influencés par le matraquage de notes négatives, comme l'a récemment subi "Firewatch".
Steam, la première plateforme de vente de jeux vidéo, comptant plus de 125 millions d’utilisateurs, tente de faire face à une crise qui dure depuis plusieurs semaines. Une armée d’adeptes du Youtubeur star PewDiePie se sont rendus sur la page du jeu "Firewatch" pour faire chuter sa note et décourager les potentiels acheteurs. En cause ? Les critiques d’un développeur du jeu à l’encontre du Suédois et de ses propos racistes. Steam a décidé de revoir son système d’évaluation.
Résumons l’affaire. Alors qu’il réalisait un live sur "PlayerUnknown’s Battleground", PewDiePie s’est lancé dans une énième sortie raciste. Nombreux ont été ceux à s’insurger contre ses propos, notamment le créateur du jeu narratif "Firewatch", Sean Vanaman, cofondateur du studio de développement indépendant Campo Santo.
Sur Twitter, celui-ci a affirmé le 10 septembre que sa société préparait différentes plaintes à l’encontre de PewDiePie en se servant des droits d’auteur. Il exigeait un "DMCA takedown", soit une suppression des vidéos du YouTuber sur "Firewatch" et l’interdiction pour lui de streamer les prochains titres de Campo Santo.
We're filing a DMCA takedown of PewDiePie's Firewatch content and any future Campo Santo games.
— Sean Vanaman (@vanaman) 10 septembre 2017
Attaqué pour sa décision radicale, Sean Vanaman s’est expliqué en affirmant que PewDiePie "propage des propos orduriers et méprisables qui frappent toute la culture autour de l’industrie" et considère que le Suédois est "un enfant" faisant son beurre sur le travail des développeurs. Nos confrères de Numerama ont suivi l’affaire dans le détail, si vous souhaitez plus d’informations, notamment sur la vidéo de repentance de PewDiePie.
He's worse than a closeted racist: he's a propagator of despicable garbage that does real damage to the culture around this industry.
— Sean Vanaman (@vanaman) 10 septembre 2017
Freedom of speech is freedom of prosecution
His stream is not commentary, it is ad growth for his brand
Our game on his channel =endorsement
— Sean Vanaman (@vanaman) 10 septembre 2017
Matraquage de mauvaises notes sur "Firewatch" et réaction de Steam
Les fans de l’homme aux 57 millions d’abonnés ont immédiatement réagi. En plus de messages injurieux sur Twitter à l’encontre de Sean Vanaman, ils se sont rendus sur Steam pour réaliser un matraquage de notes négatives – ou review bomb en anglais – pour pourrir les ventes de l’excellent "Firewatch" et exprimer leur désaccord avec le développeur du jeu.
Ce n’est pas la première fois qu’un jeu fait les frais du matraquage de notes, puisque même Rockstar avait subi des attaques similaires. Mais pour un studio indépendant, ces notes négatives peuvent avoir des effets dévastateurs en terme de recettes. Valve, la société propriétaire de Steam, a donc annoncé des mesures, dans un billet de blog publié le mardi 19 septembre.
Ainsi, un "histogramme du rapport entre les évaluations positives et négatives sur toute la durée d’existence du jeu" va être mis à disposition des utilisateurs. Le but est que les joueurs puissent voir si un afflux soudain de notes négatives a envahi la page d’un jeu, ou a contrario si des mises à jour de qualité ont fait évoluer les commentaires des autres joueurs.
Valve envisage aussi de geler temporairement les évaluations pour des cas particulièrement médiatisés, à l’instar de l’affaire entre PewDiePie et Campo Santo. Mais pour le moment, cette idée a été mise en standby. Il semble que Steam tienne à respecter les commentaires des acheteurs, même si ceux-ci sont excessifs ou n'ont rien à voir avec la qualité d'un jeu vidéo.
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