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L'ONU a proposé au président du Kurdistan, Massoud Barzani, de renoncer au référendum sur l'indépendance de cette région autonome du nord de l'Irak en échange de son aide pour parvenir à un accord avec Bagdad d'ici à moins de trois ans.

L'ONU a proposé d'aboutir d'ici à trois ans à un accord entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral à Bagdad sur le statut de la région autonome, en échange du report du référendum sur son indépendance prévu le 25 septembre.

Le président kurde, Massoud Barzani, répète régulièrement qu'il ne renoncerait à la consultation populaire, dont l'annonce a provoqué une levée de boucliers à l'étranger, que dans le cas d'"alternatives" plus intéressantes.

Lors d'une réunion du Haut conseil du référendum dimanche 17 septembre, "les politiciens kurdes ont annoncé le maintien du référendum, mais aussi qu’ils laissaient la porte ouverte pour d’éventuelles négociations sur l’alternative proposée par l’ONU (...)", a constaté l'envoyé spécial de France 24 à Erbil.

Jeudi, l'émissaire des Nations unies en Irak, Jan Kubis, avait remis à Massoud Barzani un document, dont l'AFP a obtenu copie, proposant des négociations immédiates entre Erbil et Bagdad.

Si les Kurdes "acceptent cette alternative, il y aura des négociations", a déclaré Jan Kubis à l'AFP, affirmant attendre une réponse dans les "deux ou trois prochains jours".

Le document évoque "des négociations structurées, soutenues, intensives" et "sans conditions préalables" qui porteront "sur les moyens de résoudre tous les problèmes" et de "définir les futures relations et la coopération entre Bagdad et Erbil".

Un référendum "provocateur" et "déstabilisateur" selon Washington

À la suite de plusieurs échecs et alors que le Kurdistan accuse Bagdad de ne jamais tenir ses promesses, l'ONU entend rassurer Erbil en s'engageant à jouer un rôle majeur.

Le Kurdistan est soumis à une forte pression pour renoncer à cette consultation populaire, qui ne devrait, selon les responsables à Erbil, pas entraîner une déclaration immédiate d'indépendance. Elle constituerait plutôt un moyen de pression pour arracher au pouvoir central à Bagdad des concessions sur les contentieux du pétrole et des finances.

La Grande-Bretagne a dénoncé dans un communiqué un référendum "qui risque d'accroître l'instabilité dans la région alors que la priorité doit être la défaite de Daech", l'acronyme arabe du groupe jihadiste État Islamique (EI).

La veille, avançant la même raison, la Maison Blanche avait jugé que ce référendum serait "provocateur" et "déstabilisateur".

Avec AFP