Ce vendredi avaient lieu les plaidoiries de la défense lors du procès de l'opposante Aung San Suu Kyi, jugée pour avoir enfreint son assignation à résidence. Les audiences se poursuivront lundi, jour où les peines pourraient être prononcées.
La cour de la prison d'Insein a procédé à l'audition des plaidoiries finales de la défense, vendredi, à Rangoun, lors de ce qui apparaît comme la "phase finale" du procès de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi.
Le procès doit se poursuivre lundi, jour où les peines pourraient être prononcées. Si elle est reconnue coupable, celle-ci encourt une peine de cinq ans de prison.
"Il semble que l'on soit entré dans une phase d'accélération du procès, qui pourrait s'approcher de son terme", explique à FRANCE 24 Emmanuel Mouriez, premier conseiller de l'ambassade de France en Birmanie. Présent à l'audition en compagnie de l'ambassadeur de France dans le pays, Emmanuel Mouriez a assisté à la plaidoirie des avocats d'Aung San Suu Kyi.
Celui-ci résume ainsi la ligne de défense de ses avocats : "La Constitution de 1974, sur la base de laquelle l'intéressée est inculpée, a été abolie par le régime actuel il y a 20 ans. En outre, ses défenseurs font également valoir que les gardiens d'Aung San Suu Kyi, qui relèvent des autorités, doivent être tenus pour responsables de l'intrusion d'un Américain chez elle qui lui vaut de se retrouver aujourd'hui devant la justice."
"Eléments subversifs"
Interrogé sur l'issue possible du procès, le premier conseiller de l'ambassade de France préfère "ne pas se prononcer sur les chances d'Aung San Suu Kyi d'être acquittée".
Débuté le 18 mai, ce procès doit juger la lauréate du prix Nobel de la paix de 64 ans. Celle-ci est accusée d'avoir enfreint son assignation à résidence en recevant un Américain qui se serait introduit à son domicile, et donc d'être passée outre la réglementation draconienne protégeant l'État militaire des "éléments subversifs".
Une peine de prison l'écarterait du paysage politique, alors que des élections doivent avoir lieu l'année prochaine en Birmanie.