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L'ancien président géorgien, entre temps devenu gouverneur ukrainien, Mikheïl Saakachvili et plusieurs de ses partisans ont pénétré de force dimanche en Ukraine, après avoir été repoussés par les gardes-frontières quelques heures plus tôt.

Après plusieurs heures de blocage à la frontière polono-ukrainienne, l’ancien président géorgien Mikheïl Saakachvili a finalement choisi la manière forte. L’ex-chef d’État et plusieurs de ses partisans ont ainsi pénétré sur le territoire ukrainien dans la soirée du dimanche 10 septembre, en forçant un cordon de gardes-frontières à Medyka.

Craignant des "provocations", l'ex-président géorgien reconverti en homme politique ukrainien, parti dimanche en bus avec des journalistes, avait décidé de changer de route et était monté en début d'après-midi dans un train à destination de Kiev pour tenter de rentrer en Ukraine. Ce train a été bloqué dans la dernière ville polonaise avant la frontière, ce qui a poussé Saakchvili à trouver un autre moyen pour faire la jonction avec ses nombreux partisans qui l'attendaient en territoire ukrainien.

Images de la télévision géorgienne montrant le moment où Mikheïl Saakachvili force la frontière

Un passeport ukrainien jugé invalide

Mikheïl Saakachvili, 49 ans, avait dirigé la Géorgie pendant une décennie et mené des réformes applaudies par l'Occident. Mais, autoritaire et responsable du désastre militaire face à la Russie en 2008, il est parti en disgrâce pour l'Ukraine, où il a été naturalisé et nommé gouverneur de la région d'Odessa.

Saakachvili a été déchu de sa nationalité ukrainienne par le président Petro Porochenko en juillet 2017, tandis qu’il se trouvait aux États-Unis. Kiev avait invoqué "des renseignements inexacts fournis dans sa demande de citoyenneté" pour justifier sa décision. Celle-ci était intervenue dans le sillage de la détérioration des rapports de M. Saakachvili avec le pouvoir de Kiev, après sa démission de son poste de gouverneur en novembre 2016 qu'il avait expliquée par les difficultés rencontrées pour combattre la corruption.

L’ex-chef d’État fait également l'objet d'une demande d'extradition adressée par la Géorgie à Kiev.

Avec AFP