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L'ONU a annoncé que près de 90 000 membres de la minorité musulmane rohingya ont fui depuis août la Birmanie, où ils sont les victimes d'une nouvelle flambée de violences.

Près de 90 000 Rohingya, minorité musulmane du nord-ouest de la Birmanie, ont fui au Bangladesh en raison des affrontements, qui ont fait plus de 400 morts depuis le mois d'août, ont déclaré, lundi 4 septembre, des employés de l'ONU réunis à Cox's Bazar, dans le sud-est du Bangladesh.

Les violences actuelles ont été provoquées par une offensive coordonnée de rebelles rohingyas contre des postes de police et de l'armée dans l'État de Rakhine, où les musulmans se disent depuis longtemps persécutés par les bouddhistes, majoritaires en Birmanie.

La contre-offensive des forces de sécurité a fait au moins 400 morts, dont des civils, et des milliers de maisons ont été incendiées. Les autorités birmanes accusent les rebelles de ces exactions et les disent dirigées par des jihadistes étrangers, mais les réfugiés arrivés au Bangladesh affirment que l'armée a aussi brûlé des villages et tué des habitants pour contraindre les autres à partir.

Le nombre de Rohingya qui ont franchi la frontière depuis une semaine dépasse de loin le total de ceux qui ont fui une précédente opération militaire, en octobre 2016, lors de laquelle l'armée birmane a été accusée de graves violations des droits de l'Homme.

La communauté musulmane de Birmanie compterait environ 1,1 million de personnes. Les autorités birmanes ne reconnaissent pas leur citoyenneté et les qualifient de "résidents ethniques". Alors qu’au total quelque 150 000 Rohingya ont trouvé refuge au Bangladesh depuis octobre, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi à éviter une catastrophe humanitaire majeure.

Avec AFP et Reuters