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Guatemala : la Cour constitutionnelle bloque définitivement l'expulsion d'un membre de l'ONU

La Cour constitutionnelle du Guatemala a suspendu, mardi, l'expulsion du chef d'une mission anti-corruption de l'ONU, ordonnée précédemment par le président Jimmy Morales. Ce dernier est soupçonné de financement illégal de sa campagne électorale.

Le bras de fer est terminé, et le président du Guatemala l'a perdu. L'expulsion du chef d'une mission de l'ONU, ordonnée par le président guatémaltèque Jimmy Morales, a été définitivement suspendue mardi 29 août par la Cour constitutionnelle.

Jimmy Morales avait décidé dimanche l'expulsion immédiate d'Ivan Velasquez, un ancien magistrat colombien qui dirige la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala (Cicig), déclaré persona non grata. La mission a été créée en 2006 par l'ONU, à la demande du Guatemala, pour éradiquer la corruption et les activités mafieuses au sein de l'État.

Deux jours avant la décision du président, Ivan Velasquez et la procureure générale du Guatemala, Thelma Aldana, avaient lancé devant la Cour suprême une procédure visant à la levée de l'immunité de Jimmy Morales, soupçonné de financement illégal de la campagne électorale qui l'a porté au pouvoir en 2015.

Morales a promis d'éradiquer la corruption

Jimmy Morales accuse le fonctionnaire de l'ONU d'ingérence dans les affaires de l'État équatorien et d'abus de ses fonctions. Il lui reproche également d'avoir fait pression sur des députés pour qu'ils approuvent des modifications de la Constitution.

La Cour constitutionnelle, qui avait suspendu provisoirement l'ordre de Jimmy Morales quelques heures après son annonce, l'a bloqué définitivement mardi en approuvant un recours présenté par le procureur des droits de l'Homme Jordan Rodas.

Jimmy Morales, un ancien comique novice en politique, avait été élu en 2015 en promettant d'éradiquer la corruption, alors qu'un mouvement populaire de révolte contre la corruption avait entraîné la démission puis l'incarcération du précédent président, Otto Perez.

Avec AFP