
Dans une réunion de l'Académie nationale des sciences des États-Unis lundi 28 août, un représentant de la NASA a proposé un plan pour ramener des échantillons martiens sur Terre d'ici une petite dizaine d'années.
"C’est le genre de science qui, une fois qu’elle est faite, change non seulement ce que l’on connaît, mais aussi la manière dont on pense". Thomas Zurbuchen, ingénieur à la NASA, en est persuadé : ramener des pierres de Mars sur Terre va changer les hommes. À une réunion organisée par l'Académie nationale des sciences des États-Unis, il a détaillé un plan d’attaque pour faire en sorte que ce changement survienne plus vite que prévu.
VOUS AUSSI : La NASA teste son robot dans le désert chilien avant de l'envoyer sur Mars
À l’origine du projet, une zone de floue concernant la mission Mars 2020, annoncée en décembre 2012 et censée collecter des échantillons sur le sol martien : les roches prélevées vont-elles oui ou non être un jour ramenées sur Terre ?
Un plan d'attaque précis
Jusqu’ici, rien ne laissait présager que les petits cailloux martiens récupérés par le rover de Mars 2020 – une version plus évoluée de Curiosity – fouleraient un jour le sol terrien. Sur le site officiel de la mission, on peut lire : "Cela pourra potentiellement ouvrir le chemin à des missions futures qui pourraient collecter les échantillons et les ramener sur Terre pour des analyses intensives en laboratoire".
Un "potentiellement" qui est en train de devenir de plus en plus certain avec les dernières annonces de Thomas Zurbuchen. Selon le représentant de la NASA, l’Agence spatiale américaine envisagerait donc bien d’envoyer une mission de récupération des échantillons martiens en 2026 selon un plan précis :
- Le rover Mars 2020, petit-frère de Curiosity, se pose sur Mars en 2021 et collecte des échantillons
- Avant 2026, un second rover et une fusée capable de le faire redécoller du sol martien sont lancés depuis la Terre
- Le rover récupère les pierres collectées par le robot de Mars 2020 puis retourne en orbite grâce à la fusée de lancement
- En orbite, un nouveau vaisseau intercepte la "cargaison" et ramène le tout sur Terre à peu près deux ans plus tard
Ah bah oui, facile.
Le plan est donc élaboré, reste à le valider en interne. Mais Thomas Zurbuchen est catégorique, les échantillons pourraient avoir un impact à une "échelle civilisationnelle". Car même si Curiosity analyse depuis cinq ans des échantillons sur place grâce à son laboratoire intégré, rien ne peut remplacer une bonne vieille analyse en profondeur sur Terre. Et l’enjeu est là : selon le représentant de la NASA, les roches pourraient contenir des traces de vie organique anciennes.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.