
Des personnes se rassemblent en hommage aux victimes de la fusillade de Sydney, lundi 15 décembre 2025. © Mark Baker, AP
Il s'était expatrié en Australie il y a un an. Dan Elkayam, jeune ingénieur informatique de 27 ans, passionné de foot et globe-trotter, est la victime française de l'attaque contre des juifs perpétrée à Sydney, qui a tué 15 personnes et en a blessé 42, pendant la fête juive de Hanouka célébrée sur une plage.
Au nom de sa famille "dévastée", son frère Jérémie l'a décrit lundi 15 décembre sur franceinfo comme "une personne en or". "On est quatre frères et sur les quatre, pour moi, c'était le plus gentil de tous", a dit Jérémie Elkayam, qui n'aurait "jamais pu croire que quelque chose comme ça puisse arriver" en Australie.
Il a décrit son jeune frère comme "quelqu'un qui profitait de la vie, pas du tout matérialiste, et qui aimait voyager". Ses comptes sur les réseaux sociaux témoignent qu'il avait voyagé ces trois dernières années au Mexique, en Indonésie, en Thaïlande et en Australie, où il travaillait depuis décembre 2024 comme analyste informatique.
Casquette à l'envers sur son front bronzé, grand sourire encadré d'une moustache et d'une barbe courte, le jeune homme apparaît en chemisette sur une plage, sur une photo postée sur X par le Conseil représentatif des institutions juives de France. Le président du Crif, Yonathan Arfi, a indiqué s'être entretenu dès dimanche soir avec ses parents pour leur exprimer, a-t-il dit, "notre solidarité et notre émotion" au nom des institutions juives de France.
L'annonce de sa mort avait été faite dimanche en début de soirée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. "C'est avec une immense tristesse que nous avons appris que notre compatriote Dan Elkayam compterait parmi les victimes de l'attaque terroriste abjecte qui a frappé les familles juives rassemblées sur la plage de Bondi à Sydney, au premier jour de Hanouka", a-t-il écrit sur X.

Le ministre a évoqué "un déferlement révoltant de haine antisémite auquel nous devons faire échec".
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a par ailleurs annoncé lundi l'ouverture d'une enquête en France, parallèle à celle des autorités australiennes. L'enquête du Pnat est ouverte notamment pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", précise ce parquet dans un communiqué.
Originaire du Bourget
Dan Elkayam fait partie des 15 personnes tuées par deux hommes, un père et son fils, qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive "des lumières".
Il avait grandi au Bourget, en Seine-Saint-Denis, et le maire de la ville a évoqué auprès de l'AFP l'émotion suscitée sur place par l'annonce de sa mort.
"Ses parents, qui vivent toujours dans une résidence au Bourget, étaient des commerçants de la ville bien connus, qui ont tenu un magasin d'ameublement", a détaillé l'édile, Jean-Baptiste Borsali, à l'AFP. L'annonce de sa mort "a créé l'émoi au sein de la ville parce que ce sont des gens très sociables, très gentils et bien connus de la population", a-t-il ajouté.
Après des études à Montreuil et Créteil, en banlieue parisienne, le jeune homme avait travaillé à Bois-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, avant de s'expatrier.
Sur les réseaux sociaux, il pose souvent en maillot de football, lui le passionné de foot qui avait pratiqué plusieurs années au sein du club du Bourget et fait aussi du futsal, selon Jean-Baptiste Borsali.
Il faisait d'ailleurs partie des jeunes sportifs français amateurs de confession juive sélectionnés pour participer, à l'été 2026 en Israël, au tournoi international des Maccabiades (ou Maccabiah Games), qui réunissent tous les quatre ans des sportifs issus de la communauté juive, a indiqué au journal Le Parisien l'entraîneur de cette équipe, Pascal Elbaz.
Ce dernier a décrit le jeune homme comme "quelqu'un de discret" mais "rayonnant, extrêmement gentil" qui, sur le terrain, "donnait énormément de confiance à ses coéquipiers".
La famille de Dan Elkayam est à présent en contact avec le Quai d'Orsay pour organiser le rapatriement de sa dépouille, a précisé son frère sur franceinfo.
Avec AFP
