
La prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, lors d'un rassemblement pour les droits des femmes, le 3 juillet 2008 à Téhéran. © Vahid Salemi, AP
La lauréate iranienne du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi a dû se rendre aux urgences par deux fois après avoir été arrêtée et frappée par les forces de sécurité vendredi dernier, a déclaré sa famille lundi 15 décembre à la Fondation Narges Mohammadi.
Lors d'un "bref" coup de téléphone dimanche avec sa famille, Narges Mohammadi a raconté avoir reçu "de violents coups de matraque répétés à la tête et au cou" lors de son arrestation, a écrit sur X le comité de soutien, ajoutant : "Son état physique au moment de l'appel n'était pas bon, et elle semblait souffrante."
Un collectif de militants iraniens, parmi lesquels les cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rassoulof, a appelé lundi à sa libération "inconditionnelle".
La militante iranienne avait reçu le prix Nobel de la paix en 2023 alors qu'elle était en prison, après trois décennies de campagne en faveur des droits des femmes et de l'abolition de la peine de mort dans son pays. Elle avait été libérée en décembre 2024 de la prison d'Evin, à Téhéran, après la suspension de sa peine d'emprisonnement pour suivre un traitement médical.
Narges Mohammadi a été de nouveau arrêtée vendredi après avoir dénoncé la mort suspecte de l'avocat Khosrow Alikordi.
Accusée de "coopérer avec le gouvernement israélien"
La Fondation Narges Mohammadi a fait savoir que la militante iranienne avait appelé sa famille dimanche. "Narges Mohammadi a déclaré lors de l'appel que les coups étaient si violents, si forts et si répétés qu'elle a dû être emmenée deux fois aux urgences", a écrit la fondation gérée par la famille sur X.
La militante a expliqué à sa famille avoir été accusée de "coopérer avec le gouvernement israélien" et reçu des menaces de mort de la part des forces de sécurité.
Selon sa famille, elle a demandé à son équipe juridique de déposer plainte contre les services de sécurité qui l'ont arrêtée.
Les autorités iraniennes n'ont fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Samedi, le procureur de Mashhad, Hasan Hematifar, a déclaré à la presse que Narges Mohammadi et le frère de Khosrow Alikordi avaient tenu des propos provocateurs lors d'une cérémonie rendant hommage à l'avocat dans la ville de Mashhad, dans le nord-est du pays.
Le procureur affirme également que Narges Mohammadi et le frère de Khosrow Alikordi ont encouragé les personnes présentes à "scander des slogans contraires aux normes" et à "troubler à l'ordre public".
Avec Reuters et AFP
