
L'organisation Sea Shepherd, qui mène une guerre sans merci aux tueurs de baleines, a déclaré la fin de son combat contre les baleiniers japonais, qui disposent selon elle d'une "technologie de niveau militaire" qui la rend impuissante.
Après des années de lutte dans les mers et de campagnes chocs auprès de la population, Sea Shepherd admet sa faiblesse face à la puissance des baleiniers japonais.
Dans une déclaration publiée le 28 août, le fondateur Paul Watson a déclaré l'arrêt du sabotage des baleiniers japonais qui sillonnent l'océan Austral et massacrent les baleines.
Sea Shepherd says it will abandon pursuit of Japanese whalers#Japan #whales #OpNemesishttps://t.co/PtHhD3C1tZ
— Sea Shepherd (@seashepherd) 30 août 2017
"Dans leurs efforts pour contrer l'action de Sea Shepherd, les baleiniers japonais ont doublé leur zone de chasse, ils ont donc plus de temps et plus d'espace pour tuer", écrit-il. "Nous avons découvert que le Japon utilise désormais la surveillance militaire pour observer les mouvements de nos bateaux en temps réel par satellite. S'ils savent où nous sommes à tout moment, ils peuvent facilement nous éviter... Nous ne pouvons rivaliser avec leur technologie de niveau militaire."
Une lutte de longue haleine
Fondée en 1977, l'organisation s'est donnée pour but de "mettre fin à la destruction de l'habitat et au massacre de la faune marine pour conserver et protéger les écosystèmes et les espèces". Comme le rappelle Gizmodo, cela fait 12 ans qu'elle sabote notamment l'action des baleiniers japonais dans l'océan Austral, grâce à des tactiques pour enquêter, documenter et empêcher les activités illégales impliquant le massacre de baleines.
"Quand une tactique ne fonctionne plus, la seule alternative est de trouver un meilleur plan d'action"
"Nous avons dû faire un choix : devons-nous dépenser nos ressources limitées dans une autre campagne qui aura peu de chances d'aboutir OU devons-nous nous regrouper avec des stratégies différentes ?", explique Paul Watson. "Quand une tactique ne fonctionne plus, la seule alternative est de trouver un meilleur plan d'action."
Le Japon reste prudent suite à cette déclaration. "Leur intention réelle n'est pas claire et nous ignorons si l'organisation arrêtera son action anti-baleinier dès cette année", explique un porte-parole du gouvernement à Reuters. "Nous ne pouvons nier la possibilité que d'autres groupes se mettent à agir, nous continuerons donc à surveiller la situation sans faire de prédiction."
Un massacre écologique protégé par la "science" et le gouvernement
Si la chasse commerciale à la baleine est interdite depuis 1982, la Commission baleinière internationale a laissé une exception pour les missions de recherche. Depuis, le Japon et quelques autres pays se dissimuleraient derrière une façade scientifique pour poursuivre des activités illégales, selon Sea Sheperd.
En 2014, une cour de justice internationale a ordonné l'interruption de toute activité baleinière japonaise pendant un an, suite à une mission dans l'Antarctique qui ne respectait pas les nécessaires "caractéristiques scientifiques". Mais cette pause n'a duré qu'un an, et le Japon a repris de plus belle en 2016 et 2017.
Sea Shepherd fait face, dans sa lutte pour protéger les baleines, à des ennemis de taille. Selon l'organisation, la flotte japonaise a le "soutien puissant d'une superpuissance économique majeure", soit le gouvernement japonais. D'autres gouvernements comme les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l'Australie lui seraient aussi particulièrement "hostiles", notamment les deux derniers qui lui ont refusé son statut d'association.
Sea Shepherd a spécifiquement pointé du doigt l'Australie qui, selon elle, ne remplirait pas son obligation de surveiller les baleiniers japonais par les airs.
La prochaine mission "scientifique" du Japon doit démarrer au début de l'hiver pour capturer 333 baleines de Minke. L'Institute of Cetacean Research, à l'origine de ces missions, est actuellement à la moitié d'un programme de 12 ans qui aboutira au massacre de 4 000 baleines.
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