
Le premier round de renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) se déroule de mercredi à dimanche à Washington. La différence d'approche entre les États-Unis et le Canada sur l’environnement sera au cœur des discussions.
Le Canada compte mettre la protection de l'environnement au cœur de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui débute mercredi 16 août, a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland. Cet accord entre le Canada, le Mexique et les États-Unis, vieux de 23 ans, va être sérieusement amendé sous l'insistance du président Donald Trump de protéger davantage les emplois américains qui, selon lui, ont été délocalisés principalement au Mexique. Dans ces négociations, il faut "éviter de faire de 'l'autre' un bouc émissaire", a dit Chrystia Freeland lundi à Ottawa.
J’ai été très heureuse de prononcer mon discours sur la modernisation de l’#ALENA à @uOttawa @uottawaCIPS ce matin. #polcan pic.twitter.com/oL3ucgUkTf
— Chrystia Freeland (@cafreeland) 14 août 2017Pour la ministre, la version modernisée de l'accord devra s'assurer "qu'aucun pays membre de l'Aléna ne puisse réduire la protection de l'environnement en vue d'attirer les investissements" et que tous "appuient pleinement les efforts pour s'attaquer aux changements climatiques". Un avertissement direct adressé aux Américains. Début juin, Donald Trump avait annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat conclu fin 2015 qui vise à limiter le réchauffement planétaire à moins de deux degrés Celsius par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Ce n'est un secret pour personne que le Canada a une vision très différente" des États-Unis sur "probablement l'étape la plus importante que le monde ait franchi dans le combat contre les changements climatiques, soit l'accord de Paris", a précisé Chrystia Freeland.
"Attitude constructive mais ferme" vis à vis des États-Unis
Pour les négociations, le Canada veut, a dit Chrystia Freeland, s'inspirer des idées "progressistes" de l'Accord économique et commercial global (AECG, CETA pour son acronyme anglais) avec l'Union européenne qui entre en vigueur le 21 septembre, notamment en matière d'environnement.
Les négociateurs canadiens se rendent à Washington pour des discussions avec leurs partenaires américains et mexicains avec une attitude constructive mais ferme, a précisé Chrystia Freeland en estimant que "la politesse et la force ne sont pas contradictoires".
Le Canada veut aussi inclure la protection des travailleurs, l'égalité des sexes, les droits des autochtones et un meilleur processus de règlement des différends entre investisseurs et États dans la nouvelle version de l'Aléna. "Trop de travailleurs se sentent abandonnés par l'économie mondiale du 21e siècle et ont voté en conséquence, délaissant la vision libérale moderne du commerce, de la croissance et de l'ouverture au monde", a-t-elle ajouté.
Avec AFP